Un chrono qui a « plus de valeur » pour Aurore Guérin

Esseulée, Aurore Guérin fut toute proche de descendre pour la première fois de sa carrière sous les 16’ sur le 5 000 m à Carquefou. La victoire est revenue à la Kényane Veronica Nyarukai (15’21’’10). Lucie Picard a réalisé les minima pour les Europe juniors.
Après sa belle victoire l’année passée sur le tartan carquefolien, Christine Bardelle, qui avait réalisé l’été dernier les minima pour les championnats d’Europe de Zurich trop tard (15’16’’01, son record personnel) allait-elle rééditer sa performance et s’approcher du niveau requis pour rallier Pékin et les Mondiaux (15’15’’) ? On eût rapidement la réponse lorsque la sociétaire de l’Alès Cévennes Athlétisme laissa filer le train est-africain. C’est que la vétérane ne tient pas la grande forme.
« Ce n’est pas la même satisfaction que l’an passé » souriait-elle, un brin las, quelques instants après avoir franchi la ligne d’arrivée, 6e en 16’16’’95. Un peu plus de boulot, un peu moins de motivation, son ambition était avant tout de se qualifier pour les France Elite. « L’objectif principal est réussi même si le chrono ne me satisfait pas. Je n’ai pas de lassitude, je kiffe toujours autant l’athlé et j’aime m’entraîner ».
Une première réaction à chaud qu’il convient d’analyser. Car si ce 5 000 m féminin présentait une belle densité avec plus de vingt concurrentes au départ, derrière le top 4 et la Kényane Veronica Nyarukai, victorieuse en 15’21’’10, la majeure partie des Françaises en lice se sont retrouvées esseulées durant la course. Ce fut notamment le cas d’Aurore Guérin, qui a effectué ses douze tours et demi quasi en solo de bout en bout.
« Elle ne va pas battre son record de quinze secondes à chaque voyage »
A la grande différence de son premier 5 000 m de l’année, où son coach Loic Letellier lui avait servi de lièvre (16’04’’86). Une gestion de course diamétralement différente, où il faut se régler sur le tempo idoine, ne pas s’endormir pour garder le bon rythme. « C’est vraiment mon record. Oui, je pense que ça a plus de portée et de valeur » souffle Aurore Guérin. Si d’aucuns considéraient ses 16’04’’ réalisés dans la foulée de son coach comme un ersatz de performance, ce ne sera désormais plus le cas pour celle qui avait impressionné la semaine dernière sur 3 000 m.
De l’expérience pour Jacqueline Gandar
L’expérience, l’espoir Jacqueline Gandar, particulièrement affutée, en a aussi engrangé. Partie sur les bases des minima pour les championnats d’Europe (16’10’’), la Havraise a manqué de régularité, partant sur un tempo trop élevé, avant de finir au forceps. « J’ai dégusté sur le dernier 1 000 m » glissait-elle après coup, nullement déçue. « La course était relevée. C’est impressionnant de se retrouver aux côtés des Kényanes au départ. Du coup, j’étais un peu euphorique » explique la championne de France du 10 km, brillante ce printemps sur le macadam (33’46’’ à Bayeux).
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