Athlétisme

Un chrono qui a « plus de valeur » pour Aurore Guérin

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Poste Le 20 juin 2015 par adminVO2

Esseulée, Aurore Guérin fut toute proche de descendre pour la première fois de sa carrière sous les 16’ sur le 5 000 m à Carquefou. La victoire est revenue à la Kényane Veronica Nyarukai (15’21’’10). Lucie Picard a réalisé les minima pour les Europe juniors.
Après sa belle victoire l’année passée sur le tartan carquefolien, Christine Bardelle, qui avait réalisé l’été dernier les minima pour les championnats d’Europe de Zurich trop tard (15’16’’01, son record personnel) allait-elle rééditer sa performance et s’approcher du niveau requis pour rallier Pékin et les Mondiaux (15’15’’) ? On eût rapidement la réponse lorsque la sociétaire de l’Alès Cévennes Athlétisme laissa filer le train est-africain. C’est que la vétérane ne tient pas la grande forme.
« Ce n’est pas la même satisfaction que l’an passé » souriait-elle, un brin las, quelques instants après avoir franchi la ligne d’arrivée, 6e en 16’16’’95. Un peu plus de boulot, un peu moins de motivation, son ambition était avant tout de se qualifier pour les France Elite. « L’objectif principal est réussi même si le chrono ne me satisfait pas. Je n’ai pas de lassitude, je kiffe toujours autant l’athlé et j’aime m’entraîner ».

Christine Bardelle (Photo Jean-Marc Mouchet)
Christine Bardelle (Photo Jean-Marc Mouchet)
Christine Bardelle fut dépassée à environ 1 500 m du but par une Aurore Guérin déterminée à passer sous les 16’. Mais il a manqué deux petites secondes (5e en 16’02’’87) à celle qui réalise une faste saison (première sélection aux Europe de cross, puis vice-championne de France derrière Sophie Duarte, avant les Mondiaux de cross en Chine). « C’est nul ! » lâcha tout de go Aurore Guérin, le poing rageur à peine la ligne franchie. « C’est vraiment une déception ».
Une première réaction à chaud qu’il convient d’analyser. Car si ce 5 000 m féminin présentait une belle densité avec plus de vingt concurrentes au départ, derrière le top 4 et la Kényane Veronica Nyarukai, victorieuse en 15’21’’10, la majeure partie des Françaises en lice se sont retrouvées esseulées durant la course. Ce fut notamment le cas d’Aurore Guérin, qui a effectué ses douze tours et demi quasi en solo de bout en bout.
« Elle ne va pas battre son record de quinze secondes à chaque voyage »
A la grande différence de son premier 5 000 m de l’année, où son coach Loic Letellier lui avait servi de lièvre (16’04’’86). Une gestion de course diamétralement différente, où il faut se régler sur le tempo idoine, ne pas s’endormir pour garder le bon rythme. « C’est vraiment mon record. Oui, je pense que ça a plus de portée et de valeur » souffle Aurore Guérin. Si d’aucuns considéraient ses 16’04’’ réalisés dans la foulée de son coach comme un ersatz de performance, ce ne sera désormais plus le cas pour celle qui avait impressionné la semaine dernière sur 3 000 m.
Aurore Guérin  (Photo Jean-Marc Mouchet)
Aurore Guérin (Photo Jean-Marc Mouchet)
« Après ce 3 000 (9’08’’53), je me suis dit que j’étais capable d’aller plus beaucoup plus vite et de prendre des risques ». Même tonalité du côté de son coach Loïc Letellier. « Elle fait une belle course, seule. Tout lui mérite lui revient. Je lui ai dit qu’elle n’allait pas battre son record de quinze secondes à chaque voyage. Le 5 000 m nécessite un dur apprentissage, c’est une épreuve difficile où il faut de la maturité » poursuit celui qui s’y connaît en la matière (record à 13’23’’68).
De l’expérience pour Jacqueline Gandar
L’expérience, l’espoir Jacqueline Gandar, particulièrement affutée, en a aussi engrangé. Partie sur les bases des minima pour les championnats d’Europe (16’10’’), la Havraise a manqué de régularité, partant sur un tempo trop élevé, avant de finir au forceps. « J’ai dégusté sur le dernier 1 000 m » glissait-elle après coup, nullement déçue. « La course était relevée. C’est impressionnant de se retrouver aux côtés des Kényanes au départ. Du coup, j’étais un peu euphorique » explique la championne de France du 10 km, brillante ce printemps sur le macadam (33’46’’ à Bayeux).
Photo Jean-Marc Mouchet
Photo Jean-Marc Mouchet
Un enthousiasme pas facile à canaliser, lorsqu’on se sent particulièrement à l’aise sur les premiers tours… « Ce n’est pas terrible. Elle est partie trop vite. Mais on va lui pardonner, ce n’est que son quatrième 5 000 » sourit près de la balustrade son coach Jean-Jacques Nouet, alors que le départ de la première série masculine va être donné. « Lors de son premier (16’20’’24), elle avait explosé sur les 500 derniers mètres. Là, ce fut lors du dernier kilo. Elle a placé en milieu de course une accélération pour revenir sur Aurore, et je pense qu’elle l’a payée sur la fin. Elle veut tellement bien faire. Elle avait pourtant les minima dans les jambes. Mais il faut passer par cet apprentissage ».
Jacqueline Gandar (Photo Jean-Marc Mouchet)
Les minima, la junior Lucie Picard les a de son côté réussis. Avec brio, bouclant les 12 tours et demi en 16’37’’36 (12e, minima à 16’50’’). Elle confirme ainsi son bel hiver, ponctué par une médaille de bronze aux France de cross, suivie d’une sélection aux Mondiaux, avant de décrocher en avril dernier en Espagne le titre européen en duathlon.
Les résultats : cliquez-ici.
Photo Jean-Marc Mouchet
La victoire pour Veronica Nyarukai (Photo Jean-Marc Mouchet)
Elodie Navarro et Marion Joly-Testault (Photo Jean-Marc Mouchet)
Elodie Navarro et Marion Joly-Testault (Photo Jean-Marc Mouchet)
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Photo Jean-Marc Mouchet
 
Photo Jean-Marc Mouchet
Photo Jean-Marc Mouchet
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