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Maxence Bruyas : « C’est inimaginable »

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Poste Le 25 février 2016 par adminVO2

ENTRETIEN DE LA SEMAINE. Maxence Bruyas a fait le grand écart en quelques mois. Champion de France espoir sur le marathon en octobre à Rennes (en 2h40’53’’ ; bon, ils n’étaient que trois espoirs au départ), le sociétaire de l’Athle Calade Val de Saône s’est imposé le week-end dernier aux France espoirs sur 800 m (1’53’’22, record personnel)… toujours à Rennes. La Bretagne, ça vous gagne, n’est-ce pas l’adage en vogue !? Bref, Maxence Bruyas impressionne, alors qu’il attaque sa quatrième année dans un club FFA, et trouve son plaisir autant en trail que sur le macadam et le tartan. Et l’Ardéchois sera aux France Elite ce week-end à Aubière, dernier qualifié sur la distance. « C’est juste une semaine de folie ! J’y vais sans pression, pour me faire plaisir ».
Que représente ce titre espoir sur 800 m ?
C’est magique, inimaginable d’avoir un titre. C’est ma troisième saison de piste. C’est improbable et je n’y pensais pas du tout quand j’ai commencé l’athlé. C’est une grande satisfaction d’autant que je n’étais pas favori. L’objectif était de faire une finale. J’ai fait les France il y a deux ans et j’ai loupé la finale d’une place. J’étais un peu revanchard, je voulais juste arriver en finale et faire du mieux possible.
Sur la finale, personne n’a pris la tête. Je me suis retrouvé devant un peu comme çà. Je passe en 26’’ aux 200 puis 55’’ aux 400. Et aux 600, j’étais encore premier, j’ai lâché le cerveau et j’ai tout donné pour les 200 derniers mètres.
Comment êtes-vous venu à la course à pied ?
Je faisais du foot depuis tout petit. J’ai commencé à courir avec mon grand frère et mon petit frère à 15-16 ans. C’est surtout mon grand frère qui m’a donné le goût de courir, sur des courses hors stade, sur des trails en Ardèche. J’ai arrêté le foot à 18 ans à cause de l’ambiance chez les seniors, qui ne m’a pas plu du tout. Je voulais faire autre chose et je suis allé voir le club à Villefranche où je faisais mes études.

« Passer du 800 m au marathon n’est pas difficile. L’inverse, par contre… »

Vous avez tout de suite vu que vous aviez des capacités ?
Non. J’ai commencé avec le groupe 3 sur la piste. Puis, en un an et demi, j’ai amélioré de plus de deux minutes mon record sur dix bornes (35’02’’ pour son premier 10 km en mars 2013 ; 32’42’’ en septembre 2014, toujours son record personnel, ndlr). Ensuite mon coach (Patrick Chaunier) m’a proposé de faire un 800 m en salle il y a deux ans et c’est parti comme çà sur la piste (1’56’’77 le 1er décembre 2012 pour son tout premier 800 m, ndlr).
J’aime un peu tout ce qu’il y a dans la course à pied, même si j’ai une préférence pour le trail. Passer du 800 au marathon, ce n’était pas très difficile car les séances sont un peu moins dures, et juste un peu plus longues. Faire l’inverse par contre, c’est vraiment difficile, avec toutes les séances de vitesse. Le grand écart ne m’a pas fait peur.
J’ai fait le marathon de Lyon (2h40’53’’ début octobre) pour me qualifier pour les France. C’est vrai que c’était un peu risqué de faire les France de marathon trois semaines après Lyon, d’autant que j’avais fait les France de trail une semaine avant Lyon. Je m’entraîne pratiquement toujours tout seul. Comme j’avais une prépa France de trail et marathon, je faisais mes sorties longues en trail et je faisais mes séances sur route. C’était une prépa un peu spéciale (sourire).
Je vais pour l’instant me concentrer sur le 800 m et la piste. Si je fais des gros chronos sur 800 m –j’aimerais bien passer sous les 1’51’’ – ça m’étonnerait que je retourne sur marathon l’année prochaine.
Vous faîtes des études ?
Je vais les reprendre. Je passe un concours pour rentrer en école d’agro. J’ai un BTS de production animale. Je l’ai eu en 2014, je suis parti six mois tout seul en Nouvelle-Zélande pour bosser, voyager. Et aussi pour apprendre la langue aussi, car c’était un gros défaut. C’était magique, j’ai fait des courses là-bas, des trails etc…C’était super. Je bossais dans une fermer laitière.
Je voudrais y retourner pour découvrir l’île du Nord – j’étais sur l’île du Sud et comme je bossais, je n’avais pas trop trop le temps de voyager. Je suis revenu en avril 2015, je fais depuis des petits boulots, à droite à gauche.
Propos recueillis par Quentin Guillon.

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