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Marathon de Bordeaux Métropole : une première arrosée !

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Poste Le 19 avril 2015 par adminVO2

Si la pluie est venue animer la première partie d’un marathon de Bordeaux Métropole très attendu, l’épreuve, remportée au finish par le Polonais Jazek Cieluszecki a le caractère d’une future manifestation incontournable. En dépit de quelques fausses notes qu’il conviendra de corriger. 
Le Bordelais accoutumé à faire du shopping le samedi en fin d’après-midi et qui n’avait pas connaissance d’un marathon à Bordeaux (bon, on vous l’accorde, il fallait être coupé du monde pour ne pas le savoir) a dû se retrouver interdit en entrant dans le tram sur les coups de 18 heures, sac Galeries Lafayette à la main.
Chaussures de running, chaussettes de compression, sacs prêts à être déposés aux consignes, les quelques 20 000 coureurs inscrits ont envahi les trams de la métropole, direction place des Quinconces, pour un départ prévu à 20 heures. Car à partir de 19 heures, les transports en commun étaient inaccessibles dans le centre-ville, et il aurait été incongru de se rajouter deux à trois kilomètres de marche avant d’attaquer 42,195 km particulièrement denses…
Ces trams ont libéré des hordes de coureurs quêtant un précieux abri, puisque la pluie tant redoutée fit son apparition pour un départ très arrosé.
Mais qu’importe. Car en ce samedi 18 avril, Bordeaux a renoué avec le marathon -délaissé plusieurs décennies durant -, dans la foulée d’un concept jusqu’alors inédit dans l’Hexagone, et une épreuve de nuit traversant les sites emblématiques de la ville.

Est-ce en raison de cette si longue attente que l’atmosphère était aussi spéciale quai Louis XVIII ? Un parfum de fête et de convivialité embaumait en effet la place des Quinconces, lieu du départ, où les bus bondés partaient vers les points relais disséminés tout au long du parcours (pour ceux effectuant le marathon en duo ou à quatre), sous les acclamations de la foule.
Et dès le coup de feu, c’est une foule enthousiaste, comme sur l’ensemble du parcours, qui guida les coureurs vers le pont Chaban-Delmas, premier monument parcouru. « Les spectateurs, tout ça, c’était magnifique » releva le local Saïd Belharizi, qui a effectué toute la course en tête, mais fut dépassé dans les 500 derniers mètres par le Polonais Jacek Cieluszecki, finalement vainqueur en 2h32’ et quelques.

Sur le pont Chaban-Delmas
Sur le pont Chaban-Delmas
 
Ce qui fut moins magnifique, ce sont les couacs qui ont émaillé ce marathon. Ainsi, le duo de tête fut mal aiguillé en début de course. Xavier Lhommelet, qui disputait l’épreuve duo, menait les débats en compagnie d’Emmanuel Da Mota, qui était lui en lice sur le relais à quatre.
« La voiture éclaireuse s’est plantée » explique le premier. « On était en 3’20’’ environ au kilo, et après avoir passé le 7e kilomètre, on n’a pas vu le 8e. Au bout d’un moment, on a fait demi-tour  et on a retrouvé le parcours aux alentours du 7,5 km. Je suis passé en 44’50’’ aux 10 km alors que j’étais sur des bases de 33’20’’ – 33’40’’. On était blasés sur le moment. C’est dommage, même si ce n’est que de la course à pied ».
Xavier Lhommelet et Emmanuel Da Mota
Xavier Lhommelet et Emmanuel Da Mota
Dans leur sillage, Saïd Belharizi, alors 3e et donc en tête du marathon en individuel, fit environ cent mètres sur le mauvais parcours avant lui aussi de faire demi-tour. Un détour qui lui a peut-être bien couté la victoire.
D’autres coureurs ont couru un peu plus qu’un marathon, empruntant les déviations dévolues aux relayeurs – les signaleurs n’ayant parfois pas pu distinguer la couleur (rouge, bleu et vert) des dossards différenciant les participants des marathon individuel, marathon duo et du relais à quatre – mais très difficilement visibles, a fortiori avec une luminosité parfois faiblarde (comme certains « ravitos »)
Sans compter sur l’imbroglio à l’arrivée où, sous les yeux du maire Alain Juppé, d’aucuns ont cru que Saïd Belharizi l’avait emporté, alors que la double ligne d’arrivée censée séparer semi-marathoniens et marathoniens (partis à 21h30, les coureurs du semi empruntaient les mêmes 14 derniers km que le marathon) ne servi pas à grand-chose (l’ensemble des coureurs empruntant la même voie). C’est ainsi que l’arrivée de la première femme sur le marathon passa inaperçue…

« C’était extraordinaire »

Malgré tout, le marathon de Bordeaux Métropole a livré de belles promesses pour l’avenir. Avec au premier chef une ambiance saluée par la majorité des participants. « Hormis la partie extérieure qui était un peu ennuyante, c’était extraordinaire » commentait Jacek Cieluszecki, Polonais exilé à Brighton en Angleterre où il travaille. « C’est mon 30e marathon. Mon record est de 2h27’, là j’ai fait aux alentours de 2h32’. Je suis venu car c’était une course de nuit. Tout le monde encourageait, c’était très bruyant ».
Une ambiance vraiment singulière qui a marqué les observateurs et les participants – à l’instar de certains gros marathons étrangers où l’ensemble des concurrents est encouragé dans une atmosphère fervente et très festive. A plus d’une heure du matin, les derniers concurrents étaient ainsi chaleureusement encouragés vers les derniers hectomètres menant à la ligne d’arrivée.
Photo 1
 

« C’est splendide »

Et la pluie (jusqu’à 21h30) n’a pas douché l’enthousiasme des Bordelais. Bien au contraire. « C’est un joli parcours et pas si roulant que ça » témoigne Wilfried Cazenave, dans le top du semi-marathon (1h18’ environ). « Le départ avec les pétards, et cette arrivée, c’est splendide. J’étais en tête sur les trois premiers kilomètres. Les gens qui nous encourageaient, ça faisait bizarre pour moi qui n’est pas l’habitude. C’était franchement top ».
Mickaël Boulin a de son côté enchaîné marathon de Marseille en mars, Ecotrail de Paris, marathon de Paris la semaine dernière et marathon de Bordeaux Métropole, avec des temps quasi similaires (2h58’ à Bordeaux). « Même si c’est différent, les spectateurs sont plus chaleureux qu’à Paris. Ils étaient là même sous la pluie, et c’était très plaisant. Ça m’a surpris ».

Michaël Boulin
Michaël Boulin
Surpris, ils furent à coup sûr pléthore à l’être lors des passages au Château Picque Caillou puis quelques encablures plus loin au Pape Clément. Car la pluie avait rendu le sol très boueux, et le marathon s’apparentait quelques instants durant davantage à un cross !
« Les pavés, le gravier, le macadam, ça va renforcer le charme du marathon » glissait avec le sourire le parrain de l’épreuve Benjamin Malaty, lors de la conférence de presse diurne.
Un parcours qui sied à l’esprit que souhaitaient conférer les organisateurs à ce marathon bordelais et qui explique peut-être l’absence de coureurs élites, en sus de faibles primes d’arrivée, la quête du haut niveau n’était pas (pour l’instant ?) l’ambition des organisateurs (lire ici).

Le pari de réunir autant de coureurs (sur quatre formats simultanés) en si peu de temps – faisant suite à la bataille du marathon (lire ici et )- était un challenge manifeste (un tel engouement n’était pas initialement escompté), comme le relevait Corinne Vannier, directrice du marathon. S’il faudra évidemment remédier aux couacs, l’avenir s’annonce (très) prometteur pour le marathon de Bordeaux Métropole.
 
A l’heure de publication, les chronos et les podiums officiels n’étaient pas encore disponibles.
 
Ajout, dimanche 19 avril (10 h 30 ):
Les résultats officiels :
Marathon hommes : 1. Jacek Cieluszecki, 2h32’50’’ ; 2. Saïd Belharizi, 2h33’02’’ ; 3. Simon Bousquet, 2h34’05’’.
Marathon femmes : 1. Gwenn Droisier, 3h06’14’’ ; 2. Cécile Herbert, 3h16’48’’ ; 3. Aurélie Danglade, 3h17’38’’.
Tous les résultats du marathon, cliquez-ci : Marathon.
Tous les résultats du semi-marathon, cliquez-ici : Semi Marathon.
Tous les résultats du marathon duo, cliquez-ici : Duo.
Tous les résultats du marathon relais, cliquez-ici : Quatro.
Photo organisation (ainsi que la photo de "une")
Photo organisation (ainsi que la photo de « une »)
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