Athlétisme

Rénelle Lamote vers un nouveau record de France ?

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Poste Le 30 janvier 2015 par adminVO2

Après sa très grosse rentrée à Glasgow le week-end dernier, où elle a amélioré le record de France espoir du 800 mètres, Rénelle Lamote s’aligne ce dimanche à Moscou. Cette fois-ci, c’est le record de France senior qui pourrait bien tomber…
Rénelle Lamote a frappé fort le week-end dernier lors du match international à Glasgow, claquant 2’01’’97 pour sa course de rentrée. « Non, je ne m’attendais pas à aller si vite. Ça m’aurait fait plaisir de faire d’entrée les minima (2’03’’50). Le fait que nos étions quatre au départ était bizarre. Mais c’était l’occasion de faire une course au train » explique la sociétaire de l’Athlé Sud 77, qui a mené les débats de bout en bout et qui, sur le coup, n’a pas su qu’elle avait battu le record de France espoir (2’02’’76 par Laetitia Valdonado en 1999).
« Je croyais que c’était 2’01’’70 » sourit-elle. « Je suis super contente. C’est un truc de fou. Je ne sais pas même si je réalise vraiment la chose. Mais il faut que je me force à réaliser car j’ai d’autres échéances qui m’attendent » reprend Rénelle Lamote, mise en confiance par « de bonnes séances spécifiques » effectuées lors d’un stage d’une dizaine de jours mi-janvier avec ses copines d’entraînement à Tenerife aux Canaries.
« Au regard des dernières séances spé qu’elle a faites, je pensais qu’elle valait ça » reprend de son côté son coach Thierry Choffin. « Le fait qu’elle court devant était bien réfléchi. On avait vu la start list et on savait qu’elle allait courir comme ça » (la course est à visionner ici)
Rénelle Lamote a retrouvé à l’occasion de ce match international le maillot tricolore. « C’était aussi la première fois que je faisais une course internationale en salle. J’étais contente d’y aller avec l’équipe de France car j’étais bien entourée. Quand on est seule pour un meeting international, c’est plus difficile ».

« ça serait vraiment l’apothéose »

Une équipe de France senior à laquelle elle commence à s’accoutumer, dans le sillage d’une sélection révélatrice aux relais mondiaux en avril 2014 (lire ici).
Impressionnante aux championnats d’Europe par équipes en juin (2e en 2’03’’36), Rénelle Lamote avait par la suite goûté son premier grand rendez-vous à Zurich en août, où, après avoir passé avec autorité le cut des séries, elle avait été éliminée en demi-finales, quittant le stade en pleurs. « Quand j’y pense, ça fait toujours un peu mal au cœur. Mais dès que les Europe ont été terminés, je me suis remobilisée pour la suite car je ne peux pas restée sur un échec ». « Elle a coupé complètement trois semaines et elle est revenue très motivée » abonde Thierry Choffin.
L’objectif initial hivernal était la qualification pour les Europe indoor à Prague (6-8 mars) « et battre le record de France espoir » dixit le coach. Le thermomètre des ambitions va donc augmenter de quelques degrés… « L’objectif serait de passer en finale à Prague. Après, je ne sais pas si j’aurais l’expérience nécessaire pour atteindre le podium mais je m’entraîne dur pour ça. Pour l’été, ça serait de faire moins de 2’, mais d’être surtout régulière en moins de 2’, le faire plusieurs fois. Et un petit 1’59’’, ça serait génial, peut-être même 1’58’’ » glisse celle qui s’entraîne au pôle espoir à Fontainebleau. Sans « bien sûr » oublier les Mondiaux à Pékin ainsi que les championnats d’Europe espoirs, un rendez-vous incontournable pour glaner de l’expérience lors de grands championnats, ainsi qu’un moyen d’étoffer son palmarès.
Mais avant, il y a ce 800 mètres qui l’attend dimanche à Moscou, dans la foulée (ou devant) quelques internationales notoires (la start list : entry_list_2015).

« Elle est au moins aussi bien, voire presque mieux, que cet été »

 
« Avec mon coach, on se concentre vraiment sur cette course à Moscou car il y a peut-être moyen de faire des choses sympas là-bas ». Comme améliorer le record de France senior ? Quel est-il, en passant ? « Je viens de l’apprendre il y a dix minutes au téléphone avec mon coach (mardi 27). 2’00’46’’, c’est ça ? » questionne Rénelle Lamote. Presque. 2’00’42’’ par Elisabeth Groussel en 2006 à…Moscou. « Je vais à Moscou pour essayer de me rapproche de mon record extérieur (2’00’’06 à Monaco en juillet dernier), peut-être le battre. Un record de France senior, ça serait l’apothéose » sourit l’étudiante en L3  management du sport (une 3e année effectuée en deux ans ; c’est sa seconde année).
 

Rénelle Lamote à Reims aux championnats de France en juillet dernier (Photo Yves-Marie Quemener)
Rénelle Lamote à Reims aux championnats de France en juillet dernier (Photo Yves-Marie Quemener)
« Oui c’est possible que le record tombe ce week-end. Après, il faut que tous les paramètres soient réunis, qu’elle soit bien placée, que la course parte sur les bonnes bases. Par rapport à ce qu’elle fait à l’entraînement, elle peut le faire. Elle est au moins aussi bien, voire presque mieux, que cet été » expose Thierry Choffin, impressionnée par ses progrès, et qui sera, contrairement à Glasgow, du voyage en Russie.
« Ça va être tendu » se marre t-il au bout du fil. « En Ecosse, l’environnement n’était pas très compliqué. Elle était très relax et savait ce qu’elle avait à faire. Là, il y a plus d’incertitudes, donc elle flippe un peu plus. La tension va monter d’un cran. Mais c’est formateur. Après, elle n’a pas beaucoup couru. La saison en salle est courte. C’est pour ça que je ne m’engage pas trop sur les perfs. Elle peut être gênée à Moscou, ça peut bousculer ; les France ça va être un peu tactiques etc… » tient-il à tempérer. Le record peut tomber, oui, à condition que tout s’agence bien.
Rénelle Lamote, qui a franchi un sérieux palier, sent-elle que ses pointes strient les couloirs de la chambre d’appel du très haut niveau international ? « Oui, c’est sûr que tout se met en place pour que ça marche. Je ne réfléchis pas trop à tout ça. Je pense que mon coach a déjà tout bien calculé. Je fais juste tout ce qu’il me dit de faire, à mon petit Fontainebleau, dans notre petit truc. Je ne me prends pas la tête avec ça » sourit-elle.
« Dans notre forêt à Fontainebleau, on ne sent pas trop la pression. On essaie de l’éloigner un peu de ça. Mais c’est vrai que depuis Glasgow, il y a un peu d’attente » précise Thierry Choffi, qui met en exergue la « confiance » acquise au fil des mois pour expliquer ce nouveau cap, alors que l’objectif fixé en début d’année est d’aller « plus vite cet été sur 400-500 m » afin d’être davantage à l’aise sur des allures de courses rapides (avec un passage en 58-58’’5 par exemple). Il pourrait (devrait) déjà y avoir un premier test sur ces bases-là dimanche…

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