Athlétisme

Emeline Bauwe : « J’ai vraiment trop souffert »

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Poste Le 21 juillet 2015 par adminVO2

Emeline Bauwe a vécu une longue période difficile. Revenue de blessure, l’athlète de vingt ans (espoir 1) coachée par Patrick Sarrat et licencié à l’Athlé 66 disputera les France espoirs à Nancy ce week-end, après avoir pris une jolie 7e place en finale des France Elite à Villeneuve d’Ascq, où nous l’avions rencontrée.
En février 2013, vous aviez pris la 2e place des France Elite indoor (lire ici), en améliorant au passage le record de France junior (2’05’’39, chrono battu par Charlotte Mouchet l’hiver dernier –lire ici) avant de prendre part l’été suivant aux Europe juniors à Rieti sur 400 m haies. Après l’hiver 2014, vous n’avez pas couru pendant plus d’un an, jusqu’au 10 mai dernier. Que vous est-il arrivé ?
J’ai eu une discopathie dégénérative. C’est le disque intervertébral entre L5-S1 qui est déshydraté et qui est mort. C’est arrivé en avril 2014, après un entraînement de haies. Je pense que j’avais une fragilité et pas assez d’abdos. Je pensais au début que c’était des courbatures, au niveau des hanches ou des fessiers.
Au bout de quelques semaines, après une IRM, on a découvert que c’était une discopathie dégénérative, ce qui n’arrive pas trop sur des filles de 18 ans (sourire). Je me suis arrêtée pendant huit mois. Et j’ai dû rester allongée dans un lit à ne plus rien faire pendant trois mois. J’ai repris l’entraînement en janvier dernier. La reprise a été très dure. J’ai repris en ayant toujours mal. J’ai refait plein de gainage, d’abdos, et des lombaires. Ça allait mieux après.
Vous avez songé à un moment que vous ne pourriez plus courir ?
Oui, je pensais que j’allais finir allongée dans un lit. En plus, j’avais mes études qui reprenaient au mois de septembre. J’avais peur de ne pas pouvoir rester assise dans un amphithéâtre, car au bout de quinze minutes, j’avais mal au dos. Mais là çà va mieux.
Vous avez retrouvé l’envie ?
Oui, l’envie est revenue et je suis beaucoup plus motivée qu’avant. Avant ma blessure, je voulais arrêtée le 800 m et faire du 400 m haies.

« Toutes les filles ont progressé »

Pour quelle raison ?
J’adore le 400 m haies, c’est beaucoup plus facile. Avec les haies, ça fait un rythme dans la course. Je voulais définitivement arrêter le 800 m. On va dire que grâce à ma blessure, je fais du 800 m. J’arrête pour le moment le 400 m haies. J’ai vraiment trop souffert au moment de ma blessure. Je ne veux pas avoir les mêmes douleurs.
Vous étudiez toujours en Espagne ?
J’ai eu ma première année d’école de kiné à Gérone. J’entame la deuxième en septembre. Le rythme espagnol est complètement différent et meilleur, ce n’est pas comme en France où l’on a plein de trous dans la journée. Là, j’ai cours de 15h à 20-21h et je vais m’entraîner le matin.
Quelles sont désormais vos ambitions ?
J’ai l’impression d’avoir arrêtée pendant des mois. Quand je regarde les bilans français, toutes les filles ont progressé, comme Rénelle Lamote qui est passée sous les deux minutes. Sur le coup, ça m’a fait très peur.
Je ne peux pas trop me comparer car je fais tout le temps des courses seule, donc les chronos ne sont pas terribles. Mais dès que je me retrouve avec d’autres filles, ça va mieux (cette saison, meilleur chrono en 2’08’’62 en solo le 27 juin avant de réaliser il y a dix jours 2’07’’50 en séries des France puis 2’06’’54 en finale, ndlr).
J’aimerais bien faire une sélection l’année prochaine aux Jeux Méditerranéens espoirs, car je n’en ai pas fait cette année.

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