Actualité Cross Country

Coe pour une réintégration du cross aux JO

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Poste Le 15 janvier 2015 par adminVO2

Sebastian Coe, en course pour la présidence de l’IAAF, a exprimé sa volonté de réintégrer le cross country aux Jeux Olympiques d’hiver.
Le cross aux JO d’hiver est un véritable serpent de mer qui réapparaît à intervalles fréquents. Ces jours-ci, Sebastian Coe, qui vise la présidence de la Fédération internationale (IAAF) en août prochain, a relancé le débat. « J’adorerais voir le cross country réintégrer au programme olympique » a-t-il déclaré à son ancien coéquipier britannique Brendan Foster (champion d’Europe du 5 000 mètres en 1974) sur GreatRun TV.
« Je pense qu’il n’y a pas assez de jeunes coaches qui réalisent à quel point le cross est important. C’est l’une des choses qui m’inquiète le plus ces dernières années » a-t-il poursuivi en proposant d’inclure la discipline au programme des JO d’hiver. « Car on pourrait alors élargir le programme olympique aux pays africains qui ne ressentent pas un grand intérêt pour les Jeux Olympiques d’hiver ».
Plus de cross aux JO depuis…1924
Le cross fut discipline olympique à trois reprises, lors des Jeux Olympiques d’été : 1912 (Stockholm), 1920 (Anvers) et 1924 (Paris). Paris, 1924, où le Finlandais Paavo Nurmi s’était imposé, à la fois en individuel et par équipes (comme en 1920). Mais il avait également glané lors de ces Jeux les médailles d’or du 1 500 m, du 5 000 m et du 3 000 m par équipes (soit cinq médailles au total pour cette seule édition, alors qu’il a remporté 12 médailles olympiques, dont neuf en or).
Seulement, 23 des 38 concurrents au départ du cross olympique à Paris avaient abandonné, en raison de la très forte chaleur (plus de 36 degrés) régnant alors dans la capitale et d’une fumée toxique provenant de proches industries. Le cross fut rayé du programme olympique pour l’édition 1928, et ne réapparut pas ensuite, nonobstant plusieurs propositions de réintégration (la première fut matérialisée en 1937, lire ici –en anglais).
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Les championnats du Monde de cross sont désormais organisés les années impairs. Ici, la dernière édition à Bydgoszcz en Pologne (Photo Gilles Bertrand)

Et ces dernières années, les appels à a réintégration se sont multipliés. Haile Gebrselassie, Kenenisa Bekele, Paul Tergat avaient notamment rédigé en 2008 une lettre ouverte dans ce sens, adressée  à l’ancien président du CIO Jacques Rogge ainsi qu’au président de l’IAAF Lamine Diack.
En août 2010, l’IAAF avait interrogé le CIO quant au bien fondé de la réintégration du cross aux Jo d’hiver. Sans suite.
En décembre 2013, le cross fut au centre des débats lors d’un séminaire organisé à Belgrade en présence d’une profusion « d’experts » comme l’avait souligné Sebastian Coe, qui était présent en Serbie (la double championne du Monde 1987 et 1989 Annette Sergent, l’Américain Craig Virgin, double champion du Monde 1980 et 1981, le Kényan Benjamin Limo, lauréat du cross court en 1999, Paula Radcliffe, alors que les aspects physiologiques et psychologiques développés par la pratique du cross avait été évoqués au cours de plusieurs interventions).
 
De bonnes raisons pour la réintégration
En février 2014, lors des JO de Sotchi, James Henderson, directeur de l’hebdomadaire britannique Athletics Weekly avait listé sur le site internet du magazine dix raisons pour lesquelles une épreuve de cross country aurait dû être organisée en Russie.
Il mettait ainsi en exergue l’histoire olympique de la discipline, la possibilité d’intégrer des pays africains à ces Jeux d’hiver, ces derniers en étant largement exclus (seuls le Maroc, le Togo et le Zimbabwe étaient représentés à Sotchi), la promotion du sport santé par la course à pied (dans un contexte où la course à pied est de plus en plus pratiquée et populaire, pourrons-nous rajouter), le soutien de la Fédération internationale, la relance et la reconnaissance nouvelle d’une discipline aux abonnés absents médiatiquement, la place disponible au sein du calendrier (les championnats du Monde de cross sont depuis 2011 organisés les années impairs, en alternance avec les Mondiaux de semi-marathon) ou encore le non-problème de la neige et de la glace pour des sports hivernaux (plusieurs exemples prouvent que le cross peut se disputer sur des sols enneigés).
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Photo Gilles Bertrand

Le cross a récemment refait une incursion à lors d’une compétition internationale. Ce fut à l’occasion de la quatrième édition des Jeux Asiatiques de plage, qui se sont déroulés en novembre dernier à Phuket en Thaïlande, où une épreuve de cross fut organisée et a rencontré un certain succès selon un journaliste du site insidethegames (lire en anglais ici).
Enfin, cette réintégration ne se ferait pas au détriment d’un autre sport olympique hivernal, conformément à l’Agenda 2020 * du CIO (la recommandation 10 précise que les révisions du programme olympique « porteront sur des épreuves plutôt que sur des sports, avec la participation des Fédérations internationales », avec la limite suivante : environ 2 900 athlètes et 100 épreuves pour les Jeux d’hiver).
Reste à voir si cette déclaration de Sebastian Coe sera suivie des effets escomptés.
* lors de la 127e session du CIO qui s’est tenue à Monaco les 8 et 9 décembre 2014, les membres du CIO ont approuvé à l’unanimité les 40 recommandations qui composent l’Agenda Olympique 2020 et qui établissent « la feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique ».
Retrouvez ici un article très intéressant concernant l’histoire du cross country aux Jeux Olympiques (en anglais).
 
Photo de une : L’équipe de France de cross en Pologne en 2013 (Photo Gilles Bertrand)
 

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