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Cross de l’Acier : Badredine Zioini n’a pas dit son dernier mot

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Poste Le 20 novembre 2013 par adminVO2

A 37 ans, le sociétaire de Clermont Auvergne a vécu une saison compliquée. Mais sa bonne place à Allonnes (13e et 7e Français) le place dans de bonnes dispositions avant les sélections pour les championnats d’Europe, dimanche à l’Acier. Se profilera ensuite un marathon fin janvier, avec en tête les championnats d’Europe à Zurich, en août prochain. Rencontre avec un athlète qui en veut encore.
C’est à Lyon, entre deux trains, que Badredine Zioini décroche son téléphone. Entre deux trains, car le Clermontois est contrôleur à la SNCF et sillonne la France chaque jour. Depuis deux ans, il travaille à temps plein (il était auparavant détaché et bénéficiait d’horaires aménagés) et réussit à s’entraîner entre huit et dix fois par semaine. Pas idéal pour se préparer pour de gros objectifs.
«J’ai 37 ans. J’ai également une vie de famille, que j’ai sacrifiée pendant ma carrière. Cela explique pourquoi mes résultats ne sont pas constants, avec des hauts et des bas. Je n’ai plus le temps de m’entraîner comme avant, de faire la sieste, de partir en stage etc… C’est la passion qui me fait courir. Quand je double, il m’arrive d’aller courir à 5 ou 6 heures du matin, ou bien à 21 heures le soir» explique celui qui est coaché par Jean-François Pontier.
Ces derniers temps, il y avait plus de bas que de hauts pour le demi-fondeur, qui compte 9 sélections internationales seniors, et qui possède un record personnel à 13’36’’07 sur 5000 m (2010). En avril dernier, son premier marathon à Paris s’est soldé par un abandon au 34e kilomètre. «En fait, j’avais prévu de faire un semi fin avril pour me qualifier pour les Jeux Méditerranéens sur la distance. Après les France de cross (22e le 3 mars), Jeff m’a dit qu’il n’y avait finalement pas de semi aux “Jeux Med“. Il m’a proposé de faire le marathon de Paris. Franchement, je n’étais pas pour. Il y avait l’appréhension, tout ça… » raconte Badredine Zioini, qui n’avait donc pas complètement préparé ce rendez-vous. Et quand vous n’êtes pas à 100 %, autant physiquement que mentalement sur un marathon…
Encore sur des bases de 2h15 au 30e km, il abandonne quatre kilomètres plus loin. «Mais j’en garde un super souvenir. La première chose que j’ai dite à Jeff, c’est que je veux en refaire un».

«Oui, il y a eu des doutes»

Badre Zioini vit dans la foulée une saison estivale laborieuse. «Franchement, je n’ai pas fait un super étécar j’ai eu du mal à récupérer après le marathon. Oui, il y a eu des doutes. Depuis 20 ans, j’ai donné pas mal de temps à la course à pied » confie t-il. Aux France de semi fin septembre, il termine loin, 36e en 1h12’16’’. «J’étais arrivé très fatigué là-bas. J’ai ensuite essayé de régénérer pour repartir sur un bon cycle».
Badre Zioini ne lâche donc pas l’affaire et s’est lui-même surpris à Allonnes dimanche dernier, se classant 13e et 7e Français. «Oui, je ne m’attendais pas du tout à ça. Je faisais pas mal de bonnes séances mais honnêtement, je ne savais pas où me situer. J’avais de bonnes sensations dans la semaine. Et j’ai vu dès le départ que j’étais bien. Donc j’ai pris des risques qui se sont révélés payants».
Un bon résultat qui s’explique aussi par le fait que le vice-champion de France de 10000 m (2010) a entamé une préparation marathon, avec l’objectif de courir fin janvier, à Dubaï ou Marrakech. «Je me force à m’entraîner un peu plus dur, et ça commence à payer. Je pense effectivement ux championnats d’Europe l’été prochain. Jeff m’a dit que vu ce que j’ai fait pendant 30 km à Paris, j’aurais peut-être la possibilité de rentrer dans l’équipe. On n’a rien à perdre».

«Motivé comme si j’avais vingt ans»

On sent au fil de ses mots une envie croissante et un certain enthousiasme. « Ce marathon me motive vraiment. Et ce que j’ai fait à Allonnes m’a encore plus motivé. Je me dis que j’ai encore les capacités. Je suis encore reparti pour quelque temps» glisse t-ilavec le sourire. Trois ans après sa dernière sélection, à l’occasion des championnats d’Europe de cross à Albufeira, revêtir de nouveau le maillot bleu-blanc-rouge aurait-il une saveur particulière?
«Ça serait super! J’ai les moyens, je suis motivé comme si j’avais vingt ans. Ça serait énorme de repartir à Belgrade. Je vais me donner les moyens. . Ça va être difficile mais c’est un parcours que j’apprécie et j’ai souvent gagné mes sélections là-bas. Je vais vraiment tout donner pour ne pas avoir de regrets. Comme on dit, je vais “me finir“» sourit de nouveau Badredine Zioni, qui n’a pas dit son dernier mot.

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