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Meeting de Carquefou : les belles promesses de Benjamin Pires

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Poste Le 23 juin 2014 par adminVO2

Pour le premier 5 000 mètres de sa carrière, Benjamin Pires, 24 ans, a bouclé la distance en moins de 14’. Ravi, le sociétaire de l’Ac Caufry-Liancourt-Rant-Laig (ACCLRL) en Picardie escompte se spécialiser très prochainement sur cette distance.
Rares sont les athlètes à choisir aujourd’hui de monter sur 5000 mètres. Distance exigeante qui requiert de la patience, qu’il faut apprendre à apprivoiser, et sur laquelle il faut “scorer“ le plus vite possible compte tenu du faible nombre de courses denses organisées dans l’Hexagone*. Mais, heureusement, à l’image de Benjamin Pires, ils sont encore quelque uns à tenter l’aventure sur 5000. Et le vice-champion de France du 1500 indoor en 2013 (3e cette année) arborait un sourire sincère et contagieux à l’issue des douze tours et demi de course, vendredi 20à Carquefou, où il a pris la 11e place en 13’58’’01.
«Je suis vraiment content, j’espérais faire moins de 14’».Dans une série 1 très relevée avec pléthore de coureurs d’Afrique de l’Est parti sur des bases de 13’20’’ (8’01’’ aux 3000 mètres) avant de terminer comme des balles, les Français ont eu l’intelligence de laisser filer les hommes de tête en constituant un troisième groupe en queue de peloton, partant –comme la série B- sur des allures de 14’ environ. «Ce qui est bien, c’est qu’on était 4-5 Français (avec Timothée Bommier, 13’59’’21, François Barrer, 14’02’’24 ou Badredine Zioini, 14’04’’88). On s’est tous relayés. Je ne connais pas trop le 5000, mais on peut se retrouver très esseulé. Là, j’étais toujours dans le groupe. A la cloche, ça crée un engouement car on est 5 et on veut tous terminer premier de ce groupe. J’aurais fini beaucoup moins vite sans cela» relève Benjamin Pires, qui a fait valoir ses qualités de coureur de 15 pour finir très fort, avant de s’affaler quelques minutes sur la pelouse, éreinté. «J’ai vraiment pris du plaisir. L’arrivée, c’est vraiment dur, j’étais exténué. Comme sur le 3000 à Montgeron».

Progression linéaire

Un 3000 mètres disputé le 11 mai dernier (4e en 8’02’’78, record personnel) qui l’a conforté dans son choix de tester le 5000 mètres cet été. «Ce 5000, c’était pour voir pour l’an prochain. J’aimerais bien monter sur des distances 3000 – 5000. On s’est dit qu’on allait en faire un cette saison, sans vraiment le préparer. J’ai fait une spé 5000, et on a fait une prépa 15, en faisant un 3000 à Montgeron. Je suis content. C’est une distance qui me plaît. Je pense que le 15 sera prioritaire cet été. De toute façon, je n’ai pas fait de prépa 5000. J’ai un peu augmenté le kilométrage, ce qui m’a permis de faire une bonne course aujourd’hui (vendredi). L’objectif c’est le 15, c’est encourageant».
Le 1500 m, la distance de prédilection (jusqu’à maintenant) de l’athlète coaché depuis ses années cadets par Laurent Lemaire. «On a une progression vachement linéaire. Je le remercie vraiment. Je fais mes études sur Amiens la semaine, et le week-end et les vacances, je rejoins mon coach. Il me dit que je suis fait pour être un bon coureur de 5000 plus tard. Je pense qu’il ne se trompe pas, même si je pense que je peux encore m’améliorer sur 1500» sourit-il.
Travailler les grosses allures du 15 avant de monter sur la distance supérieure, tel est le plan de carrière? «Oui, pour mon entraîneur, c’est ça. Pour moi, il y a deux, trois ans, je voulais encore faire une carrière sur 1500» poursuit Benjamin Pires sur la pelouse, alors que les coureurs de la seconde série enchaînent les tours. Le Picard parle de progression linéaire, à juste titre. 3’51’’82 en 2010, 3’48’’67 en 2011, 3’45’’30 en 2012 puis 3’42’’98 l’été dernier (et 3’43’’19 en indoor), le chrono descend saison après saison.
Songe t-il au maillot bleu-blanc-rouge, à l’image par exemple d’un Guillaume Adam, au profil de carrière assez similaire ? «Je préfère voir saison par saison. Je ne pense pas encore trop à l’équipe de France. Sinon, ça ne va pas venir. Je ne me prends pas trop la tête. Ce n’est que du plaisir, comme ce soir (vendredi). Le but, c’est de descendre le chrono sur 15, sous les 3’42’’. Je serais vraiment déçu de ne pas faire ça».

«Je veux me consacrer à l’athlé»

Benjamin Pires se situe comme bon nombre d’athlètes dans un entre-deux: dans les interstices d’un bon niveau national, où l’on frappe à la porte de l’équipe de France sans encore pouvoir y entrer. Un espace où les partenaires ne se pressent pas, et il faut s’investir toujours plus pour progresser, tendre vers le biquotidien, faire les efforts sur la récupération, tout en tenant compte des études ou des contraintes professionnelles inhérentes. «Je viens d’avoir ma licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, ndlr).Les conditions étaient vraiment idéales pour s’entraîner. Je réfléchis encore à la suite. Par rapport aux études, je veux faire le bon choix. Sur les deux prochaines années, je veux me consacrer à l’athlé pour bien m’entraîner et progresser» confie t-il à ce propos.

«J’ai adoré»

Mais avant, il y a donc une saison estivale à achever. Quelle distance privilégier aux championnats de France Elite? Le 15, donc? Au fil de la discussion, l’hésitation point. «A chaud, je ne sais pas. Je vais en parler à mon coach. J’ai vraiment pris du plaisir. Je trouve que le 5000 mètres me correspond plus. J’ai adoré, j’ai eu la chance de rentrer en série 1. Carquefou, c’est la Mecque du 5000 en France. Pour une première, c’est vraiment parfait. Je remercie l’organisateur de m’avoir fait rentrer en série 1 car je n’avais pas de vraie performance, hormis mon temps sur 3000».
La satisfaction d’une course accomplie, un chrono fort intéressant, voilà des débuts sur 5000 mètres bien balisés pour Benjamin Pires.
*D’une grosse quinzaine à une petite vingtaine de performances en deçà des 14’ dans les années 1980, la densité nationale sur la distance faiblit. Ainsi, l’an passé, ils étaient une dizaine de Français à avoir couru sous les 14’. Cette année, à ce jour, on compte 13 coureurs…dont sept étrangers. Et dans la première liste de qualifiés pour les France Elite publiés par la FFA, sur dix qualifiés, on compte seulement quatre Français.

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