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Alain Mimoun, la légende s'est éteinte

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Poste Le 28 juin 2013 par adminVO2

Alain Mimoun. Où l’un des plus grands athlètes que la France ait connu. Le dernier champion olympique français du marathon en 1956 s’est éteint jeudi soir à 92 ans.
«Personne ne me regardait. J’étais comme un simple petit athlète de rien du tout. Même pas de masseur. Un jour, le dernier jour, je me rappelle, la veille, je rencontre le masseur de l’équipe de France, et je lui demande s’il pouvait me donner un petit coup de main parce que je courais le lendemain. Il m’a regardé d’un air narquois, et il m’a dit ceci: “Je m’excuse, petit, mais ici je suis envoyé pour les champions“. J’ai baissé ma tête, je suis sorti. (…) Et le lendemain, je me présentais au 10000 m, et je rapportais la seule médaille française».
Nous sommes alors en 1966 et Alain Mimoun parle à la télévision dans l’émission Salut à l’Aventure de son premier exploit athlétique, sa médaille d’argent aux JO de Londres de 1948 sur 10000 mètres derrière la locomotive tchèque Emil Zatopek (ses paroles sont rapportées dans le livre de Noël Tamini, La Saga des Pedestrians 2). 1948, soit huit ans avant le marathon olympique de Melbourne. Quatre médailles olympiques, 85 sélections en équipe de France…
Et si Alain Mimoun a ouvert son palmarès olympique à Londres, il était à cette époque loin de bénéficier de la reconnaissance dont il a joui après sa carrière sportive…«Cette médaille, je ne l’oublierai jamais, parce que c’était le début d’une grande aventure. Et je suis revenu en France. Personne ne m’attendait. Avec une médaille d’argent: qu’est ce que c’est? Non seulement ça, mais la presse…Le lendemain, je croyais avoir un bel article. La presse… a essayé de rapetisser le succès. Mais qu’est ce que c’est celui-là? On ne le connaît pas. Ah mais…on voit…“C’est parce qu’il faisait chaud…c’est parce qu’il est né en Afrique du Nord» relatait-il encore.
Les beaux articles, c’est à la force de son opiniâtreté à l’entraînement qu’il les obtiendra. Doublement médaillé aux JO d’Helsinki en 1952, sur 5000 et 10000 m, toujours derrière Zatopek, Alain Mimoun conquiert le métal qui lui manquait, le 1er décembre 1956 à Melbourne par plus de 36 degrés, en 2h25 tout rond et devenant ainsi le troisième Français auréolé du titre olympique sur le marathon, après Michel Théato en 1900 et Boughera El-Ouafi à Amsterdam en 1928.
Une médaille d’or venant couronner une carrière achevée avec 85 sélections en équipe de France –personne n’a fait mieux- 32 titres de champion de France ou encore quatre victoires lors du feu cross des Nations (l’équivalent du championnat du Monde aujourd’hui).
Une médaille d’or mettant en exergue l’histoire du natif de Maïder en Algérie française et s’engageant à 19 ans dans l’armée française au début de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il faillit être amputé.
Une médaille d’or point d’orgue d’un palmarès inégalé et d’une insatiable passion de la course à pied qui conduisait Alain Mimoun à courir encore très régulièrement, à raconter ses exploits avec une verve et une vitalité la-aussi incomparables.

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