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Le manager du demi-fond Philippe Dupont évoque les difficultés pour dynamiser le 10 000 mètres

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Poste Le 2 mai 2014 par adminVO2

Le 10 000 mètres souffre, et il est compliqué d’attirer les athlètes vers cette épreuve exigeante. Ainsi, comme l’an passé, il n’y avait que cinq concurrentes au départ des championnats de France mercredi à Saint-Maur-des-Fossés. Chez les hommes, l’épreuve fut plus dense qu’en 2013, avec huit coureurs sous les 29’30’’, et une participation similaire (18 coureurs au départ 19 en 2013 15 en 2012 8 en 2011). Le manager du demi-fond tricolore, Philippe Dupont, évoque ces difficultés.
L’élargissement des critères de sélection figurent parmi les “mesures“. C’est ainsi que pour la coupe d’Europe du 10000 mètres (7 juin à Skopje en Macédoine, six hommes et six femmes sélectionnés au maximum), le niveau de performance requis a été élargi, et huit athlètes ont couru en deçà des 29’43’’09 requis (sont également sélectionnables les athlètes ayant réalisé moins de 13’59’’11 sur 5000 m ou encore moins de 30’15 sur 10 km route) côté masculin (El Hassane Ben Lkhainouch, Riad Guerfi, Hassan Chahdi, Timothée Bommier, Benjamin Choquert, Pierre Joncheray, Romain Courcières, Freddy Guimard), tout comme trois féminines sur les cinq engagées (Laure Funten, Corinne Herbreteau et Marion Joly-Testault ont couru sous les 35’15’’00 requis sont également sélectionnables les athlètes ayant notamment réalisé moins de 16’15’’14 sur 5000 m ou encore moins de 35’30’’ sur 10 km route).
Comment faire pour rendre davantage “attractif“ le 10000 m?
«On essaie. On a déplacé la date des championnats de France depuis deux ans (fin avril depuis 2013 début juillet en 2012 fin juin en 2011). Au niveau des modalités de sélection pour les championnats de France, j’avais proposé de prendre des gens au bilan sur les courses sur route, sur les championnats de France de cross. On a élargi la palette du critère de sélection, alors qu’avant, il fallait avoir un temps sur 10000 piste (étaient qualifiés pour les France de mercredi dernier les coureurs en moins de 30’ sur 10 km route aux bilans 2013 et 2014, les 20 premiers des France de 10 km route à Valenciennes, les 20 premiers des France de cross, les coureurs en moins de 31’00’’ sur 10000 aux bilans 2013 et 2014 chez les femmes, mêmes modalités avec chronos inférieurs à 36’ sur 10 km route, et 36’30’’ sur 10000 m, ndlr). Je pense que c’est un petit plus. Je pense qu’il faut qu’on progresse au niveau de la mise en valeur et de la communication de ce championnat.»
Ne faut-il pas faire également quelque chose au niveau de la formation, pour les jeunes notamment? Il existait par exemple il y a quelques années les 30’ ou 45’ sur piste.
«Je ne suis pas sûr que les 30’ ou les 45’ étaient ce qui amenaient les cadets à faire du 10000 m. Même si c’est quelque chose que l’on dit et redit, je pense que notre gros problème à l’heure actuelle, c’est la multiplication des courses sur route. De mars à novembre, il y a des 10 km route toutes les semaines. Et on peut en faire plusieurs dans la saison, alors que le 10000 m piste, ce n’est pas la même exigence. C’est un phénomène que l’on ne maîtrise pas forcément, malheureusement. Il n’y a pas que nous. On essaie de faire notre autocritique et de trouver des réponses, mais si l’on regarde bien, sur le plan international, c’est pareil. Trouver des 10000 mètres aujourd’hui, c‘est compliqué.»
Un plan de relance est-il envisageable, à l’instar de ce qui se fait sur le marathon ?
«Je ne sais pas. Il y a un phénomène de société avec du running à fond la caisse, du trail, plein de choses comme ça. Ce n’est pas simple. On peut toujours avoir des idées. Déjà ouvrir ces compétitions à des modes de qualification différents, je pense que c’est un point important. Après, il faut essayer de trouver une date relativement idéale. On ne l’a pas trouvé, on avait essayé en juin, mais ça ne fonctionnait pas très fort. Fin avril, à la fin d’un travail de cycle foncier, après les cross –même si ça fait longtemps (les France ont lieu le 2 mars)- et les France de 10 km route (13 avril cette année), pourquoi pas. On essaie de s’attacher à ça pendant 3, 4 ans pour voir si la mayonnaise prend.»
Faire de ces France un rendez-vous permanent à Saint-Maur-des-Fossés, c’est ce vers quoi vous vous dirigez ?
«Je pense que c’est bien. Dans le passé, c’est un stade qui réussissait pour tout ce quiétait épreuves longues, que ce soient 10000 mètres, les tentatives d’heures, les 20 km sur piste. C’est un petit stade convivial, c’est à Paris donc c’est assez central. Essayer de rester sur cette idée là pendant un petit moment, c’est bien.»

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