Cross Country Interviews

Jean-Philippe Manzelle, un agent made in France

Partager
Poste Le 15 janvier 2016 par adminVO2

Focus. Jean-Philippe Manzelle (39 ans) est agent depuis 2014. Pour faire son métier en confiance, il a choisi de s’occuper de jeunes athlètes formés en France.

L’an passé, Jean-Philippe Manzelle était l’agent de Tigist Gashaw, Éthiopienne devenue Barheïenne et lauréate du Ouest-France 2015. Depuis, il a fait un choix. Celui de manager uniquement des athlètes français. Compte tenu des « dossiers » que l’Agence mondiale antidopage (AMA) possède sur l’IAAF, la Fédération internationale d’athlétisme, l’ancien sprinter/sauteur a semble-t-il choisi le bon couloir. Car s’il n’est pas étonné sur le chapitre du dopage, « je n’imaginais pas que la corruption était aussi importante au sein d’une telle institution. Maintenant, mon métier n’est pas trop impacté, puisque je m’occupe principalement de Français », dixit l’ancien attaché de presse de la FFA (2004-2011).

IMG_2669

Titulaire d’une licence depuis 2014, Jean-Philippe a donc fait le bon choix en devenant un agent made in France. « Je l’ai notamment fait pour cela ». Et d’expliquer : « Il est difficile d’avoir un suivi avec les athlètes étrangers. Tu ne peux pas toujours savoir ce qu’ils font. Pour les Français dont je m’occupe, je suis sûr à 100 %. Je connais leur passé, leur entourage, leur entraîneur et leur projet scolaire. En France, les choses sont plus claires. Et puis, j’ai toujours voulu m’occuper du marché français ». Du « marché français » ! Est-ce le terme générique lorsque l’on parle de management humain ? « Oui, car c’est un business. Que l’athlète soit français, européen ou kenyan ».

En France, la politique fédérale en matière de lutte contre le dopage est dictée par le ministère. « Elle est avant-gardiste, souligne Jean-Philippe. Et il est beaucoup plus difficile de passer entre les mailles du filet… » Cette politique est aussi éducative. Dans le team « JPM Sports », il est donc inutile de chercher des athlètes majeurs. « Pour avoir un meilleur suivi de leur carrière, j’ai choisi de travailler avec des jeunes prometteurs, des champions en devenir… Cela laisse le temps à la confiance de s’installer et les athlètes sont plus réceptifs. » Encore un bon choix, puisque Victor Coroller (400 m haies) et Audrey Ciofani (marteau) ont été sacrés champion d’Europe juniors en 2015.

IMG_2725

Jeffrey John (200 m), Céline Distel-Bonnet (100 m), Thomas Jordier (400 m), ou encore Agnès Raharolahy (400 m), font partie de « JPM Sports ». Du côté des « demi et fondeurs », Claire Perraux et Timothée Bommier sont managés par Jean-Philippe. « Claire a fait un premier cross encourageant (1re du Mamelon à Décines) et elle est présente au Ouest-France, commente l’agent. Elle était première Française, l’an passé. Elle sort d’un été compliqué, à cause de pépins physiques (fissure d’un métatarse). Mais comme beaucoup d’athlètes, cette année, la priorité ce sont les grands championnats avec les Europe à Amsterdam et les Jeux à Rio. »

Claire Perraux

Si Timothée Bommier va axer sa saison sur le marathon – « il va courir à Paris », annonce son agent ; Claire Perraux va revenir sur le 3000 m steeple (9’43’’70 en 2013). « Les minima sont possibles (9’42) pour Amsterdam. Pour Rio (9’34), c’est plus compliqué, mais ils ne sont pas inabordables », relève Jean-Philippe Manzelle, dont le made in France s’avère être un bon choix en cette année olympique.

Texte : Bruno Poirier.

Photo Claire Perraux : Yves-marie Quéméner

X