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Guillaume Gomez – Toqué de course à pied

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Poste Le 15 mars 2019 par adminVO2

De la sueur, de l’abnégation et de la passion. Du partage, du talent et, toujours en ligne de mire, cette quête de l’excellence. Voici les ingrédients qui composent la recette du succès établie par Guillaume Gomez. Et pourtant, Guillaume Gomez n’est pas champion du monde de marathon. Il est Meilleur Ouvrier de France (MOF). Depuis 2013, il est également le chef des cuisines de l’Élysée. Une responsabilité et une fierté qui ne l’empêchent pas de troquer régulièrement la toque et le tablier pour le survêt et les baskets. Coureur à pied émérite, le premier gourmet de l’Hexagone a fait de l’endurance une seconde nature. Que ce soit derrière les fourneaux ou sur le macadam. Qu’il s’agisse d’élaborer avec sa brigade les 92 000 repas servis chaque année au palais présidentiel ou de parcourir les 42,195 km de bitume qui dessinent un marathon. Entretien avec cet épicurien acharné qui dompte les dîners d’État comme il surmonte le « Mur des 30 ». Avec ce sourire de velours qui cache une volonté de fer.

 

VO2 Run: A-t-on le temps de courir lorsque l’on est le chef des cuisines de l’Élysée ?

Guillaume Gomez : Pas vraiment ! (Sourire) Il est difficile de me préparer pour des courses car je manque de temps. Je n’ai pas une visibilité suffisante de mon agenda au quotidien pour établir un véritable plan d’entrainement. C’est très désorganisé… Désormais, avec mes responsabilités, il m’est impossible de réaliser les trois sorties hebdomadaires que je réussissais à effectuer il y a encore quelque temps. Récemment, il m’est même arrivé de ne pas faire un seul footing entre deux marathons. Véridique. Mais attention, ce n’est pas une excuse !

VO2 Run : En fait, même si vous avez rarement le temps d’enfiler vos baskets, votre quotidien est une course perpétuelle ?

Guillaume Gomez : Oui. C’est un choix de vie, un rythme que j’assume et qui me plait. Lorsque l’on devient le chef d’un établissement qui requiert autant d’assiduité et d’exigence que le palais présidentiel, il faut accepter de ne pas avoir de planning, apprendre à composer avec les imprévus. Surtout que nous, nous sommes ouverts sept jours sur sept… Calibrer une sortie longue dominicale lorsque vous commencez à 7h ce jour-là ne fait pas partie de notre champ des possibles. Ou alors en se levant à 5h du matin !

VO2 Run: Concrètement, comment la course à pied s’encastre dans ce rythme de vie frénétique ?

Guillaume Gomez : J’ai des baskets sous mon bureau, au cas où je trouve un créneau favorable par-ci ou deux heures de temps libre par-là… Mais à dire vrai, cela ne s’est encore jamais produit. Je suis sollicité en permanence. Donc les seules options qui s’offrent à moi sont : soit très tôt le matin, soit tard le soir. Je ne dirais pas que cela est fréquent, mais parfois il m’arrive d’aller courir à minuit, après le service, parce que je ressens le besoin de décompresser, de réfléchir à une décision importante. Ne comptez pas sur moi pour rentrer et regarder la télé, ça n’existe pas chez moi !

 VO2 Run : Quand et comment est née cette affection pour la course à pied ?

Guillaume Gomez : Tout a commencé en 2012 à la table du Caelis, un très bon restaurant tenu par mon ami Romain Fornell, à Barcelone. Nous étions entre copains boxeurs, tous bien joyeux, célébrant je ne sais plus vraiment quoi… Je pratique la boxe française depuis près de 20 ans, mais à l’époque, je ne courais absolument jamais. J’affichais 115 kilos au compteur. Romain me charrie gentiment sur mon poids et me certifie que je ne serais pas capable de finir le Marathon de New-York auquel il participe tous les ans. Je rétorque que lui ne serait pas en mesure de nous obtenir des dossards. Malheureusement, il me rappelle quelques semaines plus tard pour m’annoncer avoir dégoté les précieux sésames. Nous voilà alors une bande de cinq ou six joyeux lurons embarqués dans la grande aventure.

Recueilli par Baptiste Chassagne

 

INTEGRALITE DE L’INTERVIEW A RETROUVER DANS VO2 RUN 257 DISPONIBLE ICI

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