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Alain David : « Ma ligne d’arrivée ? 24 heures ! »

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Poste Le 9 avril 2015 par adminVO2

Alain David (Ultra Marathon France) va participer aux championnats du Monde IUA des 24 heures, le week-end prochain, à Turin (11 et 12 avril). Le Bellevillois (49 ans) représentera la France.

Alain, vous habitez Belleville, vous vous entraînez en Vendée, vous êtes professeur de trompette à La Roche-sur-Yon et vous êtes licencié à l’Ultra Marathon France… dans l’Ain. C’est parce que ce club a une identité ultra-fond ?

Je cours depuis toujours, mais j’ai commencé la compétition en 2008, sur le 100 km de Chavagnes-en-Paillers. Sur ce type de course, j’ai rencontré des gens qui avaient une revue, l’Ultra Marathonien et je m’y suis abonné. Lorsque j’ai voulu prendre une licence, j’ai donc été dans ce club. Rolland Roland Vuillemenot (figure de l’ultra-fond en France, ndlr) est le président. On est une vingtaine et on fait tous du très long…

Qu’entendez-vous par « très long » ?

À partir de 100 km… Épisodiquement, on fait des 6 heures. Mais c’est souvent une sortie d’entraînement…

Pourquoi avoir choisi l’ultra pour vous exprimer en course à pied ?

À 20 ans, j’ai lu le livre de Jean-Gilles Boussiquet (Phénoménal Boussiquet, ancien recordman du Monde des 48 heures, ndlr). Cela m’a donné envie de faire du 100 km. Vingt-trois ans plus tard, j’ai réalisé mon rêve à Chavagnes (mai 2008). Puis, tout a été très vite. J’ai refait un deuxième 100 bornes, deux mois après, puis un troisième en octobre. J’ai alors entendu parler des 24 heures. Je me suis dit que je devais essayer. J’ai d’abord commencé par un 12 heures à Rennes. Ensuite, après avoir recouru le 100 km de Chavagnes en 2009, fin juin ; j’ai fait l’Ultra-marin (Golfe du Morbihan). J’ai parcouru les 177 km en 19 h 30. Là, je me suis dit que je pouvais faire un 24 heures.

L’an passé, vous avez amélioré vos records sur 100 km (8 h 36’50) et 24 heures (246,128 km). Votre avenir est dans quelle discipline ?

Je ne vais pas assez vite sur 100 km. Pour être bon, il faut courir à 14/14,5 km/h ! Cette année, je voudrais bien réaliser 8 h 20, ce qui ferait du 12 km/h… Mais disputer un 100 km, pour un coureur de 24 heures, c’est une séance très longue.

Quel est votre kilométrage hebdomadaire à l’entraînement ?

Entre 70 et 80 km. Mais de temps en temps, sur des périodes bien définies, je fais des gros blocs fonciers à pied ou en vélo.

Vous avez un exemple ?

À l’entraînement, je tourne sur une boucle de 6 km à Belleville. Pendant les vacances scolaires, un lundi, j’ai fait 48 km à pied (8 x 6 km). Le mardi 150 km en vélo. Le mercredi, 75 km à pied, pour aller voir mes parents à La Taillé. Le jeudi, 75 km pour revenir à Belleville. Le vendredi repos. Et le samedi 36 km sur mon circuit (6 x 6 km).

Sur un 24 heures, vous créez votre propre ligne d’arrivée. Elle est temporelle avant d’être métrique. C’est particulier de courir sans savoir où l’on va s’arrêter lorsque l’on part…

Ma ligne d’arrivée ? Je la connais. C’est au bout 24 heures ! Avant, c’est tellement long, qu’il faut attendre la dernière heure pour savoir quelle distance l’on va faire. On ne peut pas comparer le 24 heures avec une autre course, si ce n’est qu’il faut apprendre à courir en gérant un mal aux jambes. Le souffle ne manque pas, si le début de course est bien géré. Ensuite, c’est juste musculaire.

Vous avez obtenu votre première sélection en équipe de France en septembre dernier. C’est la fin d’une histoire ou le début d’une aventure ?

C’est les deux. Car je voulais participer à un championnat du Monde. Et pour une telle compétition, il faut porter le maillot de l’équipe de France. L’an passé, j’étais troisième au bilan de l’an passé, mais par rapport aux autres coureurs français, je suis le sixième de l’équipe.

Quel sera votre objectif, ce week-end, en Italie ?

250 km, ce serait bien. Mieux, ce serait 253,170 km, car cela fait six marathons. C’est plus parlant…

Recueillis par Bruno POIRIER.

Légende : Alain David (en bas à gauche) portera le maillot de l’équipe de France, pour la première fois, le week-end prochain.

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