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VO2 RUN 258 – Le marathon entre les murs en Palestine

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Poste Le 5 juin 2019 par adminVO2

VO2 RUN 258 – actuellement en kiosque ou en commande ICI – consacre un très large dossier au Phénomène running qui s’empare de la ville. Du philosophe au sociologue, de l’athlète aux influenceurs, sans oublier l’organisateur d’événement, nous avons échangé avec 6 experts, chacun dans un domaine différent, pour analyser et expliquer ce phénomène.
Extrait du reportage sur le marathon de Palestine, qui n’est pas le plus connu, mais qui est à coup sûr le plus symbolique. Voilà sept ans qu’il se court, à Bethléem en Cisjordanie. Nous y étions, vendredi 22 mars.
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Le 30e kilomètre vient juste d’être dépassé. Devant, à quelques dizaines de mètres, un imposant troupeau de chèvres traverse la route. Un berger le conduit, pendant que son chien joue les gardes-chiourmes. Bienvenue au marathon de Palestine.
A l’origine, la course se déroulait à Gaza. Mais l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient, annule la troisième édition prévue en 2013. Le motif ? Le Hamas, le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, a interdit aux femmes de courir avec les hommes. Dans la foulée, deux Danoises, Laerke Hein et Signe Fischer, créent le marathon à Bethléem, en Cisjordanie.
Sauf que la course à pied n’y existe quasiment pas. Un premier groupe informel se forme à Bethléem, en 2012. Diala Isid en est originaire et le rejoint rapidement. « Les gens dans leur voiture se demandaient en nous regardant : « mais qu’est-ce vous foutez » ? » rembobine t-elle. Diala est aujourd’hui l’une des coordinatrices de « Right to Movement ». « Nous avons lancé l’association pour que les Palestiniens découvrent la course à pied, qu’ils apprennent comment préparer un marathon, que les femmes se mettent au sport, aussi ».
Le mur de l’enfermement
« Right to Movement ». Traduction ? Le droit de se déplacer. Car la liberté de mouvement des Palestiniens est entravée par cet imposant mur de plus de 400 kilomètres (sur les 712 prévus), dont Israël a entamé la construction en 2002 au moment de la seconde Intifada.
Ce mur sépare Israël de la Cisjordanie. Il serpente et morcèle les territoires occupés. En 2017, 572 obstacles ont été recensés (barrières, murs, tranchées, blocs de béton qui ferment une route), qui limitent la liberté de circulation des Palestiniens.
Depuis les accords d’Oslo de 1993, la Cisjordanie est divisée en trois zones (la C est par exemple sous contrôle exclusif israélien). Les colonies, illégales au regard du droit international, prolifèrent, reliées par des routes spécialement construites et sur lesquelles les Palestiniens n’ont pas le droit de rouler.
Par Quentin Guillon et Charlie Garros – Photo Musa Al Shaer
SUITE DU REPORTAGE A LIRE DANS VO2 RUN 258 DISPONIBLE EN KIOSQUES OU EN COMMANDE ICI

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