Odyssea : « Une vraie fierté d’avoir pu créer quelque chose en partant de zéro »
Odyssea, association fondée en 2002, a pour but de lutter contre le cancer du sein. L’édition 2016 a de nouveau connu un franc succès, avec 110 000 participants sur les neufs villes inscrites sur le circuit, pour 1,2 million d’euros récoltés. Oydssea continue de se développer pour 2017, avec dix villes-étapes et trois courses inédites (voir les dates ci-dessous), les courses des neiges.
Nous avons interviewé l’été dernier Frédérique Quentin, cofondatrice d’Odyssea avec Frédérique Jules, il y a maintenent quinze ans. A 46 ans, celle qui fut 8e des Europe indoor 1994, cinq fois championne de France du 1 500 m et qui est toujours recordwoman de France du mile (4’27’’43 en 1996 ; également 4’05’’58 sur 1 500 m), raconte sa reconversion (réussie), entre son engagement associatif à Odyssea et professionnel à la FDJ.
« Hormis l’année olympique en 1996 où j’ai été à 100% sur l’athlé, j’ai toujours mené un double projet. Même si je me suis interdis des choses parce que ce n’était pas compatible avec l’athlé -j’aurais voulu faire l’école de journalisme à Lille.
J’ai fait de l’évènementiel sportif grâce à une CIP (Contrat d’Insertion Professionnelle, réservé aux sportifs de haut niveau) pendant deux ans, de 1998 à 2000. L’entreprise voulait m’aider financièrement tout en me facilitant la fin de carrière -j’avais annoncé arrêter après les Jeux de Sydney. Travailler était aussi un choix car cela enlevait de la pression. Et j’avais constaté qu’il fallait être a minima champion du Monde/olympique pour vivre de son sport. Il y a vingt ans, on était dans les grandes années du dopage dans les pays de l’Est et j’avais bien compris que dans ces conditions là, je ne serais pas championne olympique.
J’ai arrêté brutalement ma carrière sur blessure -désinsertion du tendon d’Achille- six mois/un an plus tôt que prévu.
Il faut être capable de vite rebondir. J’ai eu la chance de croiser le chemin de Patrick Chêne, qui a lancé Sporever en 2000. J’ai eu la chance de couvrir les Jeux de Sydney en tant que journaliste, mais non accréditée car les sites web ne l’étaient pas. La transition avec le monde professionnelle s’est faite assez facilement car j’ai été très vite immergée dans le travail et je connaissais les codes de l’entreprise.
A la fin de cette expérience (décembre 2001-janvier 2002), j’ai eu envie de créer un évènement sportif. Frédérique Jules vivait aux Etats-Unis et m’avait raconté qu’elle avait participé à une course pour collecter des fonds pour le cancer du sein : les femmes ayant guéri du cancer du sein portaient avec un dossard “Survivor“, elles étaient ovationnées avec une haie d’honneur à l’arrivée, etc…
En 2002, on prononçait très peu le mot cancer, qui faisait vraiment très peur. On a créé toutes les deux l’association Odyssea et deux mois plus tard, il y avait 1 000 personnes pour la première édition. La course a pris toute de suite un essor incroyable. C’est une vraie fierté d’avoir pu créer quelque chose à partir de zéro, d’avoir contribué à ce changement de mentalité face à la maladie, de savoir exactement où vont les fonds, et de voir les progrès de la recherche. On a fait des rencontres avec des chercheurs exceptionnels, de Gustave Roussy notamment.
En 2002, en cherchant des partenariats pour Odyssea, j’avais rencontré la Française des Jeux, qui nous avait aidées au niveau matériel. Ils m’avaient rapidement recontacté car un poste était libre. Mon job est de développer le sport au féminin et d’accompagner des sportifs de haut niveau, les aider financièrement mais aussi les sensibiliser et les aider sur les problématiques de reconversion. Ça me tient vraiment à cœur.
En demi-fond, on repousse ses limites. C’est le parallèle avec l’engagement associatif pour Odyssea et ma vie professionnelle: toujours faire mieux, faire plus. C’est un peu ma philosophie.
Après ma carrière, il fallait cocher la case marathon (sourire). J’ai fait moins de trois heures, et New York, bien sûr. Je fais une petite pause car j’ai une hernie discale. J’espère pouvoir y revenir ».
Les dates pour 2017 :
COURSES DES NEIGE ODYSSEA (3 ETAPES) :
- Valloire (22 février)
- La Mongie (1er mars)
- Auron (11 mars).
Pour cette nouvelle formule, 3 distances ont été choisies : le 1 Km famille, le 5 Km allure libre et le 10 Km chronométré.
CIRCUIT ODYSSEA 2017 :
- Nantes – 19 mars. Objectif : 14 000 participants
- Bayonne – 9 avril. Objectif : 3 000 participants
- Chambéry – 13 mai. Objectif : 11 000 participants
- Toulouse – 11 juin. Objectif : 3 000 participants
- Dijon – 25 juin. Objectif : 7 500 participants
- Brest – 10 septembre. Objectif : 11 000 participants
- Paris – 30 septembre et 1er octobre. Objectif : 45 000 participants
- Auxerre – 15 octobre. Objectif : 6 500 participants.
- Cannes – 29 octobre. Objectif : 3 000 participants.
Odysséa Cannes fait son retour avec un parcours en bord de mer !
- La Réunion – 4 et 5 novembre. Objectif : 20 000 participants
Les inscriptions des courses de printemps seront ouvertes le 19 décembre.
Photos : Odyssea.