Route

Marathon : l’opération moins de 2 h lancée sur un circuit de F1

Partager
Poste Le 8 mars 2017 par adminVO2

Hier, sur le circuit de Formule de Monza en Italie, les trois athlètes sélectionnés par Nike dans le cadre du projet « Breaking2 » -pardon, plus que le projet, la « mission » selon la communication de la marque, à savoir casser la barrière des 2 heures sur marathon -, se sont testés sur un semi-marathon.
Eliud Kipchoge, Zersenay Tadesse et Lelisa Delisa se sont élancés mardi pour un semi-marathon parcouru sur une boucle quasiment toute plate de 2,4 km, en plein milieu du circuit de Monza (avec des tapis disposés tous les 200 mètres pour mesurer les intervalles). Le premier, auteur de chronos diaboliques depuis qu’il est passé sur marathon (avec une performance de pointe de 2h03’05’’  à Londres en 2016, à huit secondes du record du Monde), a réalisé 59’17’’, à « 60% » ( !!) de ses moyens physiques.

« Cela fait partie de mon entraînement » a-t-il indiqué sans sourciller aux médias invités à cette répétition générale, selon l’expression d’un membre de l’équipe Nike. Il était initialement prévu de courir sur les bases d’une heure pile.
Tadesse, actuel recordman du Monde du marathon, a couru en 59’41’’, tandis que Desisa a lâché prise avant la mi-parcours, bouclant son semi en 1h02’55’’.
Il convient de souligner que ces temps sont officieux, puisque ce semi-marathon n’était pas organisé sur les règles établis.
Ainsi, une voiture chargée de mener le tempo précédait les coureurs (avec affichage à l’arrière du chrono, ainsi que le chrono final projeté), aiguillés également par des lièvres qui se sont relayés un peu moins d’une heure durant (s’arrêtant à certains moments avant de repartir).
Opération marketing savamment entretenue
Une stratégie établie à l’avance a été mise en place concernant la disposition de ces derniers, formés en losange : un premier lièvre, puis un rang de deux, puis trois, et derrière eux Kipchoge et Desisa, et enfin Tadese. Soit 1-2-3-2-1, on croirait lire une tactique d’équipe de football…Sauf que le fort vent a parfois rendu caduc cette disposition initiale.
Pour les ravitaillements, un membre de l’équipe Nike en vélo était chargé de les donner aux trois coureurs la ligne droite du circuit.
D’autre part, les trois coureurs étaient bardés de capteurs, chargés d’analyser moult données.

La Zoom Vapor Fly Elite
Et bien sûr, ce fut l’occasion de tester en conditions réelles les chaussures (Zoom Vaporfly Elite) mises au point à dessein des moins de 2 heures, avec une lame de carbone censée améliorer le renvoi. Si elles sont sur mesure, adaptée donc aux caractéristiques de Kipchoge, Tadese et Desisa, la technologique utilisée servira aux deux autres modèles à destination du grand public, modèles commercialisés dans quelques mois.
La considération marketing est donc un élément substantiel dans cette quête effrénée –et savamment entretenue- des moins de deux heures.
Nous reviendrons longuement dans le prochain magazine de VO2 Run sur cette question. Nous avons interrogé des chercheurs, entraîneurs et athlètes, afin poser les bases, de prendre du recul pour bien cerner la problématique.
Photo : Twitter Alex Hutchinson
Plus que quelques jours à patienter pour vous y plonger !
En attendant, le dernier numéro, quatrième « opus » de la nouvelle formule de VO2 Run, est toujours disponible en kiosques et à COMMANDER ICI.
Le sommaire complet de la nouvelle formule de VO2 Run à retrouver ICI.
A noter que ce projet « Breaking2 » permet de passer outre l’actuelle tourmente dans laquelle se trouve l’entraîneur du Nike Oregon Project (NOP) Alberto Salazar concernant de multiples pratiques présumées illicites, et par ricochet Nike elle-même, également mise en cause en début de semaine par le quotidien allemand Der Spiegel, puisque la firme américaine aurait cherché à entraver l’enquête menée par l’Agence antidopage américaine (USADA) – qui a reçu l’appuie du FBI, selon le Telegraph.
Photos de une : Twitter Alex Hutchinson.
D’autres photos sont à visionner ICI.

X