Le marathon réussit mieux aux femmes

Plus de 92.000 performances réalisées dans 14 marathons ont été disséquées par l’équipe de l’Université de Grand Valley State, pour déterminer d’éventuelles différences entre les hommes et les femmes sur les 42.195 km.
Conclusion des chercheurs : les hommes ralentissent plus leur allure sur cette distance que les femmes ; les analyses démontrent qu’en moyenne, ils courent la deuxième moitié du marathon 15.6% plus lentement que la première moitié alors que les femmes connaissent un différentiel de seulement 11.7%.
Autre élément intéressant, les « cas » de coureurs s’écroulant complètement sur la fin de course, soit une diminution de 30% ou plus de l’allure, concernent essentiellement des hommes, à raison de 3 fois plus que les femmes. Pour les chercheurs, cette discordance aurait deux origines.
La propension des hommes à prendre plus de risques en adoptant un rythme trop rapide dans les premiers kilomètres, qu’ils « paieraient » ensuite sur les derniers kilomètres. Et également des aspects physiologiques : les femmes utilisant en général plus de gras et moins de carbohydrates durant les efforts d’endurance, elles auraient moins de probabilité de « frapper le mur », ce phénomène survenant lorsque les muscles sont appauvris en glycogène.
Cette différence masculin/féminin se révèle particulièrement marquée chez les coureurs lents : pour les finishers en 3 heures, les hommes ralentissent de 6.9% et les femmes de 5.5%, alors que pour ceux terminant en 5 heures,  les chiffres s’élèvent à 18.8% pour la gent masculine et 14.5% pour mesdames.
Alors quels enseignements tirer de cette étude ? Peut-être que les hommes devraient mettre le frein durant le premier semi-marathon, et que les femmes devraient adopter une allure plus soutenue dès le début de course…
Texte : Odile Baudrier
Photo : une concurrente lors de la Parisienne 2015 (Photo Yves-Marie Quemener).
Cet article intitulé « Le marathon réussit mieux aux femmes » est paru dans les pages conseils du numéro 238 de VO2 Run, disponible ici. Plus de conseils et bien d’autres choses à lire dans le numéro actuellement en kiosques.