Athlétisme

Steve Spence, 3e des Mondiaux de marathon en 1991, une 40e année à moins de 5’ au mile

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Poste Le 13 janvier 2016 par adminVO2

Médaillé de bronze sur marathon aux Mondiaux de Tokyo, l’Américain Steve Spence est toujours un mordu de course à pied. A 53 ans, il a bouclé pour la quarantième année consécutive le mile en moins de 5’00’’.
Que faire après l’arrêt de sa carrière en course à pied, quand la performance diminue de facto avec l’âge, et que l’ivresse de la vitesse s’estompe indubitablement ? Continuer à courir, rien que pour le plaisir de fouler le macadam, la piste ou les sentiers ? Stopper, par lassitude des bornes enchaînées, par problème physique ? Migrer pour un autre sport ?
Médaillé de bronze aux championnats du Monde de marathon en 1991 à Tokyo (en 2h15’36’’, son record personnel est de 2h12’17’’, réalisé en 1990 où il avait glané le titre national et sa qualification pour les championnats du Monde de Tokyo), l’Américain Steve Spence ne cesse de courir.
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Il vient, à 53 ans et pour la quarantième année consécutive (depuis 1976) de courir le mille (1 609 m) en moins de 5’, en décembre dernier.
4’55’’ précisément (soit plus de 19,5 à l’heure et une presque une moyenne de 3 au kilo), aidé par trois de ses athlètes qu’il coache à l’université de Shippensburg en Pennsylvanie, où il officie depuis 1997 en tant qu’entraîneur principal pour le cross country –et coach assistant pour la piste.
« Cela fut l’année la plus dure pour que la série se poursuive » a-t-il souligné à Runner’s World, alors que le doute l’a davantage escorté qu’à l’accoutumée. « Toutes les autres années, je ne m’étais pas de question une fois sur la ligne de départ. Là, je n’étais pas confiant ».
“Pourquoi suis-je beaucoup plus lent ?“
Si Steve Spence a continué à courir de manière erratique depuis l’arrêt de sa carrière à l’automne 97, l’année 2008 marque un tournant. Il alors 46 ans et a du mal à garder la forme, simplement en courant quand il le souhaite. « J’ai réalisé que j’avais couru chaque année depuis 1976 le mile en moins de 5’. C’est pourquoi j’ai commencé à voir çà comme un challenge » note le 12e du marathon des JO 1992, qui a réalisé sa tentative gagnante fin décembre, après l’avoir sans cesse repoussée en 2015 en raison de multiples pépins physiques (son dernier mile afin de poursuivre sa série remontait à février 2014).
Mais grâce à travail de renforcement et d’étirements  mis en place sous la férule d’un préparateur physique reconnu aux Etats-Unis, Phil Warton,  l’Américain a pu s’entraîner correctement et a réussi son challenge (vidéo ci-dessous).

« Mon objectif est de continuer à courir en moins de 5’ au mile, plutôt que de voir le chrono le plus rapide que je peux faire sur la distance ».
Runner’s world précise que l’allure de course de Steve Spence n’a pas changé par rapport à sa carrière de marathonien. « Je suis toujours heureux de voir que je ne suis pas différent. Mais je me demande : “Pourquoi suis-je beaucoup plus lent ?“ »
Une interrogation qui n’altère pas la motivation de Steve Spence, qui compte surfer sur sa forme de fin décembre pour mettre rapidement en boîte sa tentative de 2016. Et, ainsi, toujours garder à l’esprit un objectif et un challenge sportif…
Texte : Quentin Guillon.
Photo de une : Bernard England (qui a accepté très aimablement que l’on puisse utliser sa photo).

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