Athlétisme

Rénelle Lamote, une nouvelle approche du niveau international depuis les Bahamas

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Poste Le 10 juin 2014 par adminVO2

Championne de France indoor cet hiver (2e de la course derrière la Béninoise Noélie Yarigo), Rénelle Lamote a battu son record personnel sur le double tour de piste à Oordegem le 31 mai, en 2’01’’35. Les minima pour les championnats d’Europe de Zurich ne sont plus très loin (2’00’’95) pour celle qui a pris part aux relais mondiaux sur le 4×800 aux Bahamas, une expérience très enrichissante selon elle.
Aux championnats de France Elite en février dernier à Bordeaux, Rénelle Lamote disait ceci à propos de ses ambitions estivales. « L’objectif n’est pas vraiment Zurich, c’est plus m’approcher des 2’, voire en dessous. Si je fais le chrono, le reste suivra ». Après ses 2’01’’35 (ancien record : 2’02’’40 l’été dernier à Nancy), l’athlète coachée par Thierry Choffin demeure sur la même ligne : « Maintenant que le chrono est descendu, l’objectif est de faire les minima pour Zurich. Mais si je ne fais pas les minima et que je fais 2’00’’99, l’objectif aura quand même était atteint ».
Dans ce contexte, les Europe représenteraient-ils un bonus pour Rénelle Lamote, encore espoir ? « Du bonus, oui, mais si j’y vais, il faudra que je donne le meilleur de moi-même. Ce n’est pas juste le fait de me qualifier qui m’intéresse » rectifie celle qui a augmenté la charge d’entraînement cette saison. « Chaque année, on rajoute quelque chose. On a commencé à doubler la semaine, avant on ne doublait que pendant les stages. Oui, ça s’est super bien passé, car j’étais très motivée après mes 2’02. J’ai toujours cette idée en tête de faire descendre le chrono. Quand on veut vraiment quelque chose, ce ne sont même plus des sacrifices. La préparation hivernale a été aussi plus intensive que les années précédentes. Je pense que ça a joué ».

« Je ne m’y attendais pas vraiment  »

Malgré tout, ce record personnel amélioré a constitué une certaine surprise. «Je ne m’y attendais pas vraiment. Je savais que ça allait arriver dans la saison avec le travail que je fais avec mon coach. Mais je revenais des Bahamas (24 et 25 mai) et j’avais un peu peur au niveau de la récup quand on m’a dit que je courais à Oordegem. Je me suis dit que ça allait être un peu précipité. Mais je n’ai pas réfléchi, mon coach était confiant. J’espérais sur la ligne de départ faire moins de 2’03’’. Je bats mon record donc j’étais contente » glisse Rénelle à propos de sa course belge.
Les Bahamas, car elle a pris part à la première édition des relais mondiaux, le 4×800 m tricolore terminant à la 6e place. « Au niveau du collectif, on avait une équipe super soudée sur le 4×8. J’ai surtout appris à connaître Clarisse (Moh) car je connaissais déjà Justine (Fedronic) et Lisa (Blameble). On s’est rendue compte que l’on était super copines toutes les quatre. On aurait pu faire un peu mieux au niveau des chronos. Une 4e place était peut-être envisageable* ».

« Je vois l’athlé au niveau international différemment »

Surtout, Rénelle Lamote met en exergue son nouvel état d’esprit, notamment sur l’approche du niveau international. « Lors de mes précédentes sélections, j’étais vraiment impressionnée de courir avec les autres filles. Là, au contraire, ça m’a appris un peu à dédramatiser. Avec Muriel Hurtis, ou Clarisse qui a déjà fait plein de sélections, ou Justine Fedronic qui n’a peur de rien et fonce ». En septembre dernier, elle confiait d’ailleurs avoir ressenti une forte pression aux championnats d’Europe espoirs à Tampere (éliminée en séries). «Oui oui, ça va bien sûr me servir pour la suite. Ça m’a permis d’acquérir de l’expérience. Je vois différemment l’athlé au niveau international depuis que j’ai fait ces relais mondiaux. Je ne saurais pas l’expliquer mais j’ai eu un déclic. On a peut-être trop tendance à idéaliser, à accorder trop d’importance aux autres pays dans les compétitions internationales. Moi par exemple, les Etats-Unis avant…Maintenant, je vois plus ces athlètes internationales comme des athlètes comme moi. Je pense que c’est surtout là-dessus que j’ai progressé ».
Cette mentalité transpire également quand on lui demande ses futures ambitions. Nonobstant un record personnel déjà amélioré d’une seconde à Oordegem, Rénelle Lamote escompte continuer sa progression. Dès les prochaines courses (en juin : championnats méditerranéens espoirs, peut-être la coupe d’Europe par équipes les 21 et 22 juin, meeting Pro Athlé Tour de Nancy le 27). « L’idéal serait que je me rapproche des 2’00’’00 cette année. Après, avec mon coach, on espère passer sous les 2’ l’année prochaine, ou cette année si je cartonne sur une course, si je sors la course de ma vie » sourit-elle. « L’objectif, qui est dans un coin de ma tête, est de faire Rio » conclut Rénelle Lamote, actuellement en L3 management du sport à l’université Paris-Est (une troisième année effectuée en deux ans, ce qui lui permet de s’entraîner dans les meilleures dispositions).
* le 4×800 m français a pris la sixième place, en 8’17’’54. 1. Etats-Unis, 8’01’’58 ; 2. Kenya, 8’04’’28 ; 3. Russie, 8’08’’19 ; 4. Australie, 8’13’’26 ; 5. Jamaïque, 8’17’’22.
 

Photo Rémi Blomme
Photo Rémi Blomme
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