Athlétisme

Rencontre avec le prometteur junior Quentin Tison

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Poste Le 19 juin 2015 par adminVO2

Trois chronos en 3’42’’ sur 1 500 m, 2ème au bilan junior continental, Quentin Tison réalise un début de saison estival tonitruant. Rencontre.
Comme bon nombre d’athlètes, Quentin Tison s’est fait remarquer…au foot, en 2011. « On faisait de la préparation physique sur la piste, 3×800 m je crois » se rappelle t-il. Coach à l’Ac Cambrai, Brahim Elghazali entraîne ce jour là son groupe d’entraînement. « Il m’a repéré et il m’a demandé de venir. Au début, je ne voulais pas ».
Quentin Tison dispute tout de même les France de cross UNSS, prenant la 6e place à Choisy-le-Roi chez les minimes, là où la différence entre les athlètes et les autres sportifs, particulièrement les footballeurs, n’est pas encore manifeste. « En fin de saison, j’avais le choix entre le foot et l’athlé…et j’ai choisi l’athlé. Pourquoi ce choix ? J’ai découvert d’autres personnes. L’ambiance n’était pas la même qu’au football, et l’athlé m’a plu ».
Les chronos sont aussi vite arrivés… « J’ai fait mon premier 1 000 m en 2’46’’. Et la deuxième fois 2’33’’ (et même 2’32’’03 en septembre 2011, toujours en minimes, ndlr) » sourit-il. Sa progression se poursuit à vitesse grand V par la suite : l’argent aux France de cross à La Roche-sur-Yon en 2012 (cadet 1), avant une saison estivale plus délicate (« Je suis tombé malade et j’ai eu quelques tendinites à cause des dents de sagesse. Je n’ai pas un bon été, j’ai terminé 6e aux France sur 1 500 m»).
L’expérience des Mondiaux cadets 2013
C’est surtout en 2013 que Quentin Tison se fait un nom. Toujours cadet, ses neuf 1 500 m de l’été se soldent à chaque fois par un chrono inférieur à 4’, alors qu’il affichait une meilleure référence à 4’00’13’’ jusqu’alors. Surtout, il claque 3’48’’68 à Oordegem, ce qui lui permet de composter son billet pour les championnats du Monde cadets, à Donetsk en Ukraine, où il parvint à se hisser en finale.
« Ça s’est bien passé, sauf la finale, où je suis passé à côté. Je n’avais pas l’habitude d’être dans un grand championnat. Je ne savais pas comment ça se passait, surtout en demi-fond, où les Kényans impressionnent au départ ».
Une expérience qui lui servira à coup sûr en juillet prochain (« maintenant, je sais comment çà se passe en grands championnats ») où il fera partie des favoris aux championnats d’Europe juniors, lui qui est à ce jour deuxième au bilan européen (et 7e au bilan français toutes catégories), avec 3’42’’07 (1), soit cinq secondes de mieux que son chrono 2014 (3’47’’76).
Car l’an passé, Quentin Tison privilégia le Bac (il fut aussi 2e des France derrière Alexis Bosio). « Ça m’a  pompé énormément d’énergie. Et j’ai aussi passé mon permis : c’était donc un peu compliqué au niveau de l’entraînement. Je me débrouillais comme je pouvais. J’ai mis la priorité sur l’école, et cette année je mets un peu plus la priorité sur l’athlétisme. J’ai eu ma L1 STAPS. Pour l’instant, je fais les deux et ça se passe très bien » souligne celui qui aimerait bosser dans le sport, « au niveau du management, en magasin, ou bien gérer des athlètes ».
« Je préfère la piste. Il fait beau et ne fait pas froid, surtout dans la région ! »
En 2015, il a donc repris sa marche en avant, et ce en dépit d’une fracture de fatigue au péroné (« je devais changer mes chaussures mais j’ai un peu trop tardé ») l’ayant empêché de s’entraîner deux mois durant en décembre-janvier. « Mais je ne me suis pas affolé » précise celui qui s’entraîne « huit, neuf fois par semaine » sous la férule de Brahim Elghazali dans un groupe de cinq, six athlètes.
Après une mise en route début mai (3’54’’59), le sociétaire de l’Ac Cambrai affiche depuis une insigne régularité, dans la foulée d’un stage de deux semaines effectué en Corrèze à Bugeat avec son coach et un camarade d’entraînement (un certain Alain Mimoun y avait ses habitudes) : 3’42’’33 à Oordegem le 23 mai, 3’42’’40 toujours à Oordegem la semaine suivante, puis 3’42’’07 le 5 juin à Montbéliard.
Il fut un peu plus en retrait au meeting VAFA (lire ici) le 12 juin, 7e du 800 m en 1’51’’21 (record personnel toutefois). « J’étais fatigué avec l’enchaînement des 1 500 m ». Logique pour celui qui « adore les coureurs qui prennent beaucoup des risques » et qui se prépare désormais pour le meeting de sélection pour les Europe juniors et espoirs à Amiens, le 27 juin. Où sauf (gros) contretemps, il compostera son billet pour Eskilstuna (Suède), théâtre du rendez-vous européen (16-19 juillet), son « objectif » de l’année.
Une médaille ? Le titre ? Le Nordiste reste mesuré, et est en tout cas à l’aise aussi bien sur des allures rapides qu’au finish. « Quand je fais 3’42’’ la première fois à Oordegem, on passe en 2’32’’ je finis en 1’10’’ » relève Quentin Tison, qui penche pour le tartan par rapport aux labours (il dispute les cross, dans le cadre de sa préparation et sans en faire un objectif à part entière). « Je préfère la piste. Il fait beau et il ne fait pas froid, surtout dans la région » sourit-il.
(1) Le Polonais Mateusz Borkowski domine les bilans juniors europeéns avec 3’41’’97. Il a aussi couru en 1’47’’73 sur 800 m (2e du bilan).

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