Athlétisme

Myriam Soumaré, Kévin Mayer, Mahiedine Mekhissi : les Bleus donnent le ton

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Poste Le 12 août 2014 par adminVO2

Première mâtinée à Zurich pour les 22e championnats d’Europe. Les Tricolores ont donné le ton, dans la foulée du décathlonien Kévin Mayer, en embuscade après trois épreuves, de Myriam Soumaré, impressionnante sur 100 mètres alors que Mahiedine Mekhissi et Yoann Kowal ont franchi le cut des séries sur le steeple, mais pas de la même manière.
A l’image du départ de Myriam Soumaré, les Français se sont lancés avec aplomb à l’occasion de la session matinale au Letzigrund de Zurich en ouverture des 22e championnats d’Europe. La championne d’Europe du 200 mètres à Barcelone il y a quatre ans a claqué un très gros 11’’03 dès les séries (vent défavorable à 0,4 qui plus est), égalant ainsi la meilleure performance européenne, qu’elle co-détenait déjà avec la Néerlandaise Dafne Schippers.
«Ce sont les séries, il faut se mettre en confiance. Ça ne sert à rien d’en garder sous le pied sachant que demain, on ne saura pas comment vont-être les conditions. Oui, mon coach m’avait dit de mettre la pression dès les séries. C’est fait. Maintenant, je suis attendue. A moide prouver que je suis à la hauteur des attentes. Mais c’est rassurant pour ce soir. Je suis apaisée et je vais bien dormir».
Myriam Soumaré a réalisé le meilleur chrono des séries, sur une piste toute neuve et que l’on disait très rapide, ce que les chronos matinaux sont venus corroborer. Dafne Schippers (11’’10), la tenante du titre Ivet Lalova (11’’17) ont également montré de belles intentions, alors que les deux autres Françaises en lice, Céline Distel-Bonnet (11’’25, 7e chrono) et Ayodélé Ikuesan (11’’32, 11e) se sont qualifiées pour les demies (mercredi à 18h20). «C’est important d’avoir le meilleur temps. Tous les chronos que l’on a fait cette saison, c’est bien mais c’est aujourd’hui qu’il faut être en forme. Les filles savent que je suis là ».

Mahiedine Mekhissi en promenade

Sur le steeple, ça passe pour Yoann Kowal et Mahiedine Mekhissi, avec cependant une impression visuelle opposée. Le Périgourdin, dans la première série, a bataillé pour se glisser parmi les cinq premières places directement qualificatives, 4e en 8’36’’27. S’il prit les commandes de la course à la cloche (pour un dernier tour couru en 62’’ environ), Yoann Kowal n’a pas eu la facilité escomptée, à la différence du Polonais Krystian Zalewski (2e meilleur chrono des engagés) et vainqueur en 8’35’’44.
«J’avais prévu de memettre devant aux 500 m et ne laisser personne passer. Je pioche un peu sur la ligne opposée. Je n’ai pas de très bonnes sensations ce matin donc j’espère que cette course va me débrider pour la finale. J’ai laissé plus de plumes que ce que j’avais imaginé. Mais cela ne m’inquiète pas. A Font-Romeu, j’ai su bien me préparer. Il faut maintenant transformer ça en compétition» souligne Yoann Kowal, qui a singé la coupe de cheveux du footballeur Antoine Griezmann. «C’est ma sœur. J’avais les cheveux longs. Je lui ai dit: “fais toi plaisir, trouve moi un truc“. C’est l’inspiration football» se marre le finaliste mondial de Moscou, qui a désormais deux jours pour récupérer (finale jeudi à 20h45).
Débuts tonitruants de Kévin Mayer
Récupérer, on serait tenter d’écrire que Mahiedine Mekhissi l’a fait sur sa série…Le trait est forcé? Pas tant que ça, tant le Rémois a semblé facile, tout en contrôle pour prendre la 5e place, dernier strapontin directement qualificatif pour la finale (8’33’’44). «Avec l’expérience, je me suis aperçu que ça ne servait à rien de courir vite en séries. Quand on veut courir vite, on laisse forcément des plumes. Le but était de garder le maximum de forces pour enchaîner les courses» relève celui qui va doubler avec le 1500 mètres.
Toujours est-il que le double médaillé mondial et olympique a toutes les cartes en main pour engranger un troisième titre continental consécutif (ce qui n’a jamais été fait dans l’histoire) d’autant que l’Espagnol Victor Garcia, 3e il y a deux ans à Helsinki et 3e meilleur performeur de l’été, a été éliminé en raison d’une violente chute, à plat, sur le dernier obstacle. Ce qui «libère» également une place de pour Yoann Kowal tout en mettant en exergue que rien n’est acté tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie.

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