Athlétisme

Des France Elite à l’accent pékinois

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Poste Le 13 juillet 2015 par adminVO2

Les championnats de France Elite se sont achevés ce dimanche à Villeneuve d’Ascq. Il y avait un fort parfum de Mondiaux.
Ce week-end, dans les brasseries lilloises, le welsh –spécialité nordiste- était exceptionnellement servi avec des nouilles chinoises. Car un parfum de championnats du Monde (Pékin du 22-30 août) a soufflé sur ces championnats de France nordistes. Outre la quête des minima (seuls Cindy Billaud sur 100 m haies et Christophe Lemaitre sur 100 mètres se sont ajoutés à la liste des déjà 27 sélectionnables ; voir en dessous), ils  furent quelques uns à tirer profit de ces championnats dans l’optique du rendez-vous pékinois.
A commencer par les duettistes du tour de piste Floria Gueï et Marie Gayot. « L’objectif est de faire deux courses rapides pour simuler les Mondiaux » avait glissé la première samedi en séries. Car Floria Gueï, demi-finaliste à Moscou aux Mondiaux en 2013 et à Zurich aux Europe l’an passé, n’a qu’un objectif : la finale mondiale en août prochain.
Pour y parvenir, à Pékin, il faudra enchaîner deux gros chronos, en séries, puis en demies. La répétition générale fut probante, avec une victoire en 51’’07 (son second titre après Charléty 2013), nouveau record personnel  en prime (et 51’’37 en séries). « Je bats encore mon record personnel alors que ce n’était pas mon objectif, qui est vraiment Pékin. Je reste concentrée car là-bas, tout sera remis à zéro. Je ne veux rien lâcher ».

Photo Jean-Marc Mouchet
Photo Jean-Marc Mouchet
Marie Gayot fut avalée par sa compère à la mi-parcours, avant de finir très fort pour claquer 51’’27, record personnel. « Je me sentais très bien, c’est pour ça que je ne me suis pas affolée. Tout ce que m’a dit mon coach (Laurent Hernu) s’est produit. On a tellement répété. Je ne me suis pas désunie mais j’aurais dû relancer un peu plus tôt. C’est une bonne répétition pour les Mondiaux où il faudra être prête. On n’a pas préparé un pic de forme pour ces France. On les a préparés avec les jambes lourdes, avec la base de sprint que l’on travaille en ce moment (elle courra la semaine prochaine à La Roche-sur-Yon sur 100 et 200) ».
La Rémoise, libérée après avoir fait les minima à Nancy (lire ici), espère désormais prendre part à une grosse course internationale. « Je n’ai fait aucune course avec le gratin mondial. Ça me manque. Je pense que c’est ce qu’il me faut pour flirter avec les 51’’00 ».
Photo Jean-Marc Mouchet
Photo Jean-Marc Mouchet
Les meetings Ligue de Diamant, Pierre-Ambroise Bosse y a sa carte de membre. Très déçu jeudi à Lausanne, il était apparu las samedi en séries. Mais fut bien plus incisif en finale, glanant avec la manière son troisième titre national (1’46’’69), au terme d’un negativ split et d’une fulgurante ligne opposée dans le dernier tour. « Aujourd’hui, je me suis senti fort, alors que j’étais faible il y a trois jours » corrobora t-il. « J’ai de plus en plus confiance en mon finish » ajouta le recordman de France (1’42’’53 à Monaco en 2014), lui aussi tourné vers Pékin avec un enchaînement de trois courses en quatre jours, avant Monaco vendredi prochain.
Garfield Darien était de son côté ravi. Après des années galères, le vice-champion d’Europe 2012 a dominé l’épreuve la plus dense au niveau hexagonal, le 110 m haies, 13’17’’ (+0,7) 2e chrono de sa carrière) devant Pascal Martinot-Lagarde (13’’27) et Dimitri Bascou (13’’38).
« Il y a un tel niveau en France que c’est important d’être le meilleur Français sur le championnat de France. Ça reste dans les esprits et c’est important. Je vais essayer de marquer le coup avant les Mondiaux (il sera à Londres le 24) ».
Yoann Kowal disputait de son côté sa dernière course avant les championnats du Monde. Pas de meeting de Monaco finalement pour le champion d’Europe de Zurich. « J’avais dans la tête de faire le record des championnats (8’17’’49 par Raymond Pannier en 1988), de partir en 2’46’’ aux 1 000 m et d’essayer de tenir le plus longtemps possible ensuite. Mais lorsque j’ai fait le footing ce matin avec mon coach (Patrick Petit-Breuil), on n’a pas préféré pas prendre de risques avec les mauvaises conditions » explique celui qui s’imposa sans forcer, en 8’37’’41 (4e titre national en plein air ; deux fois sur 1 500 en 2008 et 2010, steeple 2014 et 2015).
Photo Jean-Marc Mouchet
Photo Jean-Marc Mouchet
Le Périgourdin va peaufiner sa préparation trois semaines à Font Romeu, à partir du lundi 20 juillet. Où il sera le seul demi-fondeur masculin à s’y préparer. « Florian va me manquer ! » a-t-il en substance regretté. Florian Carvalho, qui a contracté deux tendinites au genou (à gauche cet hiver, à droite ensuite), ce qui a retardé sa préparation. « Trois semaines de plus et ça l’aurait peut-être fait pour cette saison. Mais le plus important est que je puisse recourir et préparer les JO. J’ai donc préféré me soigner comme il faut pour reprendre tranquillement » indique le 11e des Mondiaux de Moscou sur 1 500 m.
Enfin, Renaud Lavillenie a renoué avec le succès, après sa 5e place à Areva et sa 3e à Lausanne, où quelques larmes avaient essuyé son visage. Comme pour exprimer sa frustration face aux conditions climatiques particulières qui ne lui avaient pas permis de matérialiser sa forme actuelle.
« Je ne vois pas pourquoi ce titre me réconforterait car je n’étais pas inquiet » a-t-il entamé, un brin agacé. « Ça me fait plaisir de gagner mon 10e titre de champion de France, le 5e en plein air. J’avais beaucoup entendu parler des impasses etc…j’ai fait la même stratégie de concours que je fais depuis le début de saison (premier saut à 5,70 m, impasse à 5,75 m et 5,85 m franchi à son premier essai avant trois échecs à 6 mètres). Ça ne m’a pas empêché de sauter haut. Je suis satisfait de faire deux bons sauts et il y a la frustration de ne pas avoir été en mesure de faire de bonnes tentatives à six mètres, par rapport à ce que je vaux actuellement ».

Ils ont fait les minima :

Sans comptabiliser les relais, voici les athlètes ayant réalisé le niveau de performance requis pour les championnats du Monde de Pékin (22-30 août).
Femmes.
400 m : Floria Guei (51’’09), Marie Gayot (51’’39) ; 800 m : Rénelle Lamote (1’59’’39) ;  100 m haies : Cindy Billaud (12’’83) ; 400 m haies : Aurélie Chaboudez (55’’51) ; Perche : Marion Lotout (4,60 m) ; Disque : Mélina Robert-Michon (65,04 m) ; Marteau : Alexandra Tavernier (74,05 m) ; 20 km marche : Emilie Menuet (1h32’20’’).
Hommes.
100 m : Jimmy Vicaut (9’’86), Christophe Lemaitre (10’’07); 200 m : Christophe Lemaitre (20’’21), Jeffrey John (20’’38) ; 400 m : Mame-Ibra Anne (45’’28) ; 800 m : Pierre-Ambroise Bosse (1’43’’88) ; 3 000 m steeple : Yoann Kowal (8’18’’38) ; 110 m haies : Garfield Darien (13’’19), Dimitri Bascou et Wilhem Belocian (13’’28) ; Perche : Kévin Ménaldo (5,81 m), Valentin Lavillenie (5,70 m) ; Triple saut : Teddy Tamgho (17,24 m ; il sera forfait après sa blessure à Doha) ; Décathlon : Kévin Mayer (8 469 points), Bastien Auzeil (8 147 points) ; Marathon : Abdellatif Meftah (2h11’11’’) ; 20 km marche : Yohann Diniz (1h17’02’’), Kévin Campion (1h21’34’’) ; 50 km marche : Yohann Diniz (3h32’33’’).
A noter que Renaud Lavillenie (perche) et Pascal Martinot-Lagarde (110 m haies) sont d’ores et déjà qualifiés pour les championnats du Monde de Pékin en tant que vainqueur de la Ligue de Diamant 2014.

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