Athlétisme

Christophe Lemaitre garde la main sur 200 mètres

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Poste Le 12 juillet 2015 par adminVO2

Christophe Lemaitre s’est adjugé son 6e titre national consécutif sur le 200 mètres, s’imposant en 20’’28 (+0,6) devant Jimmy Vicaut, qui a manqué les minima pour les Mondiaux de Pékin (20’’42).
18h50. Dernière épreuve des championnats de France. La plus attendue. Le sprint français est en ébullition, depuis les 9’’86 de Jimmy Vicaut au meeting Areva. La veille sur 100 mètres, le deuxième plus jeune finaliste de l’histoire sur 100 mètres (6e à 19 ans en 2011 à Daegu) a confirmé sur la ligne droite, glanant son deuxième en 9’’92.
Avec à ses basques un Christophe Lemaitre retrouvé, lui qui n’avait plus couru depuis les championnats d’Europe par équipes (lésion au fessier). Et dont l’émulation avec son cadet de deux ans le stimule. « Ce que fait Vicaut lui fait le plus grand bien » soulignait la veille son coach Pierre Carraz.
Mais le 200 m, c’est le territoire de l’Aixois. Et il compte bien le prouver. La veille, après le 100 mètres, il fut demandé à Pierre Carraz si son athlète pouvait perdre sur 200 m, à l’aune de la forme de Jimmy Vicaut : « Ouais…On verra, on verra » se marrait-il, l’œil qui frise. « Ça sera plus équilibré. De toute façon, s’il perd, ce n’est pas une catastrophe. Je suis sûr qu’il fera moins de vingt secondes (d’ici la fin de la saison) ».
18h50’, donc. Les quelques 7 000 spectateurs annoncés pour cette ultime journée –le stade fut plus rempli que samedi- trépignent. Plus tranchant, Lemaitre gicle des blocs, à la différence de Vicaut. « Je suis mal parti alors que c’est mon point fort » glissera t-il après coup.

Photo Jean-Marc Mouchet
Photo Jean-Marc Mouchet
Lemaitre a l’avantage en sortie de virage, mais Vicaut est sur le porte-bagage. Il y a match. Le public exulte, ravi de la confrontation.
Mais le 200 m, c’est le territoire de l’Aixois. Il parvient à maintenir sa vitesse et engrange son 6e titre d’affilée sur le demi-tour de piste, en 20’’28, dans des conditions bien moins bonnes que la veille, avec une température qui s’est considérablement rafraîchie. 20’’42 pour Vicaut, qui échoue à quatre centièmes des minima pour Pékin. Le même chrono qu’à Rabat (14 juin). Sauf que là, le champion d’Europe junior 2011 avait quelques courses dans les pattes, sans compter l’investissement nerveux engagé depuis une semaine. Il mit d’ailleurs quelques instants à se relever après la course.
« J’ai eu quelques crampes ce matin mais le bilan est quand même positif » soufflait Jimmy Vicaut, dépité, l’intonation de sa voix trahissant son propos. Le 4e mondial (et 16e sprinteur tout temps) se confrontera vendredi prochain à Justin Gatlin sur 100 m (Monaco), avant de défier Usain Bolt la semaine suivante à Londres, toujours sur la ligne droite.
« Important de prouver que j’étais le meilleur sur cette distance »
« Je me suis employé à fond pour aller chercher le chrono. C’était important de prouver que c’était moi le meilleur sur cette distance. Je voulais vraiment ce titre. Je repars avec beaucoup moins de doute (il n’avait fait que deux séances de sprint depuis sa blessure en Russie, avait souligné samedi Thierry Tribondeau, le coach adjoint). Je suis assez satisfait d’avoir réussi à me retrouver techniquement et à avoir de très bonnes sensations » indiquait Christophe Lemaitre, médaillé de bronze mondial à Daegu en 2011 (en 19’’80, son record de France).
Il y a deux ans, Lemaitre fut finaliste à Moscou sur 100 m après une année compliquée (il s’était blessé lors de cette finale et avait déclaré forfait pour le 200 m). A Pékin, le podium paraît inaccessible, mais « il y a toujours un coup à jouer et je le jouerai à fond » précise l’Aixois, rappelant le précédent moscovite.
Ses pointes sont en revanche plus aiguisées pour le 200 m.  « Même s’il y a une grosse densité, il y a moyen de faire un podium si je confirme ma forme ascendante, et que le chrono continue à descendre (actuellement 23e au bilan mondial avec 20’’21 ; 14e à trois athlètes par nation) ». Il ira à Londres le 24 juillet dans cette optique : augmenter son capital confiance, en lorgnant un chrono sous les 20’’, ce qu’il n’a pas réalisé depuis…le meeting de Londres en 2012.
Toujours est-il que ces championnats de France ont assis la hiérarchie du sprint français : le 100 m pour Jimmy Vicaut ; le 200 pour Christophe Lemaitre.
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