Athlétisme

Mondial de Moscou : l’Ethiopien Aman devant Symmonds et Souleyman sur 800m

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Poste Le 13 août 2013 par adminVO2

En l’absence de David Rudisha blessé, le 800 mètres apparaissait très ouvert. Après les demi-finales, on savait qu’il faudrait compter avec l’Ethiopien Mohamed Aman. Et derrière lui, en argent l’Américain Nick Symmonds et en bronze le Djiboutien Souleyman.
L’Italien Renato Canova, l’un des coachs les plus réputés de la planète pour le demi-fond, n’a pas fait beaucoup d’erreurs dans ses pronostics d’avant course. Il avait chiffré les pourcentages de victoire, pour donner 35% à Aman, 20% à Simmonds and Solomon, 15% à Souleyman and 10% pour un vainqueur surprise. Toutefois, il avait complètement éliminé Osagie, et il estimait que Bosse et Lewandowski n’avaient guère de chances…
Les prévisions de Renato Canova ne comportaient qu’une seule erreur, celle d’accorder 20% de chances à Duane Solomon. L’Américain arrivait en position de leader, et il connaît une énorme contre-performance, 6ème seulement.
L’Italien soulignait avoir transformé Mohamed Aman, en son favori, très impressionné par sa technicité et sa morphologie. Avec tout de même un petit bémol, son manque d’expérience, avec de nombreuses fautes techniques dans la demi-finale, qui auraient pu lui coûter beaucoup sur le plan de l’énergie physique et nerveuse. En réalité, Mohamed Aman allait témoigner d’une grosse qualité de récupération, et il gérait parfaitement cette finale, s’imposant dans la dernière ligne droite. Avec au bout, une médaille d’or très particulière pour l’Ethiopie, pourtant habituée à ces breloques dorées.
Mais jamais aucun athlète éthiopien n’avait brillé sur le 800 mètres, et Mohamed Aman ouvrait ainsi la voie: «Habituellement l’Ethiopie se distingue sur les longues distances. Je suis le premier médaillé sur 800 m. Rien n’est impossible! Il suffit de travailler à l’entraînement»
Mohamed Aman a tout juste plus de 19 ans, mais son nom est déjà familier dans le demi-fond, pour avoir été en septembre 2011 le premier athlète à battre David Rudisha, invaincu depuis 2009. Inévitablement, l’Ethiopien est titillé sur l’absence dans ce Mondial du Champion olympique et recordman du monte, et il répond : «Rudisha est très fort! Mais je ne m’entraîne pas seulement pour battre Rudisha. Les sept athlètes en finale sont très forts.
Sur le podium, ce tout jeune athlète est escorté par un «ancien», Nick Symmonds, qui à 29 ans décroche enfin une médaille. L’Américain rit en soulignant: «Depuis 2007, j’ai été à 6 championnats du Monde ou Jeux Olympiques, et 4 fois finaliste. Il était temps que j’ai une médaille»
Nick Symmonds a su tirer parti de toutes ces expériences, il a profité du rythme rapide, avec le passage en 50’’28 sous la houlette de son compatriote Duane Solomon, qui allait payer cet emballement. Il supplante ainsi un autre tout jeune athlète, le Djiboutien Souleiman, qui ramène ainsi une médaille à son pays, la première depuis Ahmed Salah, médaillé d’argent sur marathon en 1987 et 1991. Mais l’athlète qui n’a pas encore 21 ans vit le plus souvent hors de Djibouti, au sein du groupe du Somalien Yama Aden, entraîneur de Kaki. C’est souvent à Addis Abeba qu’on les retrouve, et les entraîneurs éthiopiens ont accueilli cette médaille de bronze avec beaucoup de joie, félicitant Souleiman avec empressement…
Texte Odile Baudrier Photo Gilles Bertrand

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