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VO2 RUN 258 – Florian Carvalho – En piste sur marathon

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Poste Le 27 mai 2019 par adminVO2

VO2 RUN 258 – actuellement en kiosque ou en commande ICI – consacre un très large dossier au Phénomène running qui s’empare de la ville. Du philosophe au sociologue, de l’athlète aux influenceurs, sans oublier l’organisateur d’événement, nous avons échangé avec 6 experts, chacun dans un domaine différent, pour analyser et expliquer ce phénomène.
Extrait du portrait consacré à Florian Carvalho, le polyvalent qui s’est transporté sur le macadam depuis quelques mois.

Il connaît chaque recoin de tartan comme l’étudiant sa carte des bars du jeudi soir. Florian Carvalho est un enfant de la piste. Une piste, c’est un anneau orange pimpant ou défraîchi, parfois bleu, qui fait quoi qu’il arrive 400 mètres, qu’elle soit plantée en pleine campagne, au cœur d’un grand complexe sportif, au bord du périph, de Nemours à Fontainebleau en passant par le stade de France. « J’étais dans les tribunes lors des championnats du Monde en 2003, à Paris » raconte Florian Carvalho. Il a alors 13 ans. « Je vois Mehdi Baala qui finit deuxième avec un chrono de fou. Je voulais faire comme lui. Du 1 500 mètres. Pour moi, c’est la plus belle course de demi-fond ».
Cela fait déjà plusieurs années, alors, qu’il foule le tartan de Nemours, en Seine-et-Marne, au Sud de Fontainebleau. Il a commencé à six ans. Gérard Sautret le prend sous son aile. Tel l’oisillon qui prend son envol, il lui apprend les bases de l’athlétisme. Travail de vitesse avant tout. « Sur des 150 mètres, je courais « à balle » et les filles me mettaient des pilules » se marre-t-il. Ça ne va pas durer longtemps. En juin 2004, Florian est minime. La même journée, il démine le record de France du 1 000 mètres (2’30’’6), avant de courir le 3 000 mètres en 8’53’’90. Il battra le record de France sur cette distance deux semaines plus tard (8’44’’25) – et non pas la même journée comme la légende urbaine le laisse accroire.
Reste à ne pas se brûler les ailes. Combien sont forts très jeunes, avant que le vent violent ne les balaie ? « J’ai vu très rapidement qu’il avait du talent. C’était évident. Il avait couru ces deux courses-là seul et sans lièvre. Mais je n’ai jamais voulu en faire un champion en cadets ou en juniors. Il n’a jamais puisé » expliquait Gérard Sautret dans ces colonnes, en 2012. Et de dévider la pelote de l’entraînement. « A cette époque, il faisait la majorité de ses séances en nature, avec tout le groupe que j’encadrais. Du travail de parcours athlétique pour acquérir la gestuelle et les fondamentaux en augmentant progressivement la quantité et l’intensité. Du travail en forêt avec des côtes, des sprints, des relais par équipes, de la vitesse. Il faut travailler les secteurs importants au bon moment. Jusqu’à ses 20 ans, Florian a beaucoup travaillé la vitesse, car ce n’est pas après qu’on va la travailler ».
« Sur la piste, on ressent la sensation de vitesse. Un plaisir pur »
Florian, en écho : « Je suis là grâce à lui. Il m’a donné goût à l’entraînement, au sérieux que cela se demande ». Ça paie très vite, d’abord sur le double tour de piste, entre un record de France cadet, des sélections à foison chaque été…Il ne délaisse pour autant pas les cross l’hiver à la différence de moult athlètes, uniquement concentrés sur l’été. Vice-champion d’Europe junior en 2007, vainqueur en 2008 : en or à chaque fois par équipes. « Sur la piste, on ressent la sensation de vitesse. Un plaisir pur. Le cross est une course d’hommes à hommes, sans notion de temps. On oublie les allures, le chrono » évalue-t-il.
Florian Carvalho enchaîne les grands championnats. Presque jusqu’à plus soif. Aiguillonné, chaque été, par cette quête incessante des minima qualificatifs. Comme un éternel recommencement. En 2011, à 22 ans, il se qualifie pour ses premiers Mondiaux seniors à Daegu, en Corée du Sud. L’année suivante, il réalise la même préparation. L’objectif ? La finale olympique à Londres. Mais ça ne se goupille pas comme prévu. Il analyse alors : « J’avais zéro sensation et j’en attendais trop à ce niveau-là. Je ne me dis plus : « quand tu cours à cette allure, tu dois ressentir ça ». Je cours et je ne me prends pas la tête ». Il essaie, du moins. Il est vice-champion d’Europe sur la route des Jeux de Londres, où il est éliminé en demi-finales. Déception. Il questionne son coach, cherche des solutions, à tromper la lassitude de cinq saisons, depuis ses années juniors, focalisées sur le 1 500 mètres. L’année suivante, le duo se relance et Florian se hisse en finale mondiale à Moscou (11e). Mais en 2014 à Zurich, c’est la claque. Il veut être champion d’Europe ; il est sorti dès les séries.
Par Quentin Guillon – Photo : KMSP
 
SUITE DE L’INTERVIEW A LIRE DANS VO2 RUN 258 DISPONIBLE EN KIOSQUE OU EN COMMANDE ICI

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