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Nouveau record d'Asie des 24H

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Poste Le 11 décembre 2014 par adminVO2

Yoshikazu Hara a porté le record d’Asie des 24 heures à 285,366 km. Vainqueur des 24 heures organisées à Taipeh sur la piste de 400 mètres de l’Université de Soochow le weekend dernier, ce Japonais de 42 ans a dominé l’Italien Yvan Cudin : 255,499 km et l’Allemand Florian Reus : 253,899 km. Ce score correspondant à une moyenne de 11,89 km/h n’étonne pas Aki Inoué, coorganisateur de cet événement et manager de l’ultra auprès de la fédération nippone.
 
Comment Mr Hara est-il venu au 24 heures ?
– Titulaire d’un record de 2h27 sur marathon, à partir de 35 ans il a basculé sur 100 km, où il a atteint son meilleur niveau à l’occasion des 100 km du Lac Saroma en 2012. Là, il avait réussi 6h33’. Et de 2010 à 2012 il a été titulaire de l’équipe nationale. Ensuite, dès la fin 2012 il a choisit de s’orienter vers le 24 heures et le trail, une discipline en plein développement au Japon et qu’il pratique avec bonheur. L’an passé, il a remporté l’Ultra Trail du Mont Fuji devant 2 Français : Julien Chorier et Sébastien Chaigneau. Quelque part cet athlète a un profil similaire au Suédois Jonas Buud, performant sur 100 km et en trail (vice-champion du monde à Doha en 6h32’ et 9e des Templiers).
 
De quelle manière a-t-il vécu son premier 24 heures en 2012 ?
– C’était sur cette piste. Il était parti trop vite. Il est passé aux 100 miles sur les mêmes bases que Yiannis Kouros, lorsqu’en 97 ce dernier avait surpris en portant le record à 303,505 km. Et ensuite, Yoshikazu s’est écroulé, obligé d’abandonner.
 
Quelles leçons a-t-il tiré de cette première expérience ?
– En 2013, toujours au même endroit, il a revu ses ambitions à la baisse. Plutôt que de s’attaquer au record du monde, il a visé celui d’Asie qui était fixé à 275 km. Là, plus prudent, il avait respecté une allure moins rapide. Au final, il avait remporté l’épreuve avec 273 km et il avait manqué le record d’Asie pour 2 km.
 
A l’occasion de cette 3e tentative, à quoi se résumait son objectif ?
– Evidemment, il était concentré uniquement sur le record d’Asie. Sage, il démarré encore plus lentement que l’année dernière. Voici ses temps de passage que j’ai relevé moi-même. Donc, ils ne sont pas officiels. Toutefois, il est intéressant de les révéler à titre indicatif.
Marathon : 3h12’, 100 km : 7h53’, 100 miles (160 km) : 12h46’50, 200 km : 16h04’, soit 8h11’33’’ pour le second 100 km. Cette déperdition que je considère normale démontre qu’il n’a pas subi de passage à vide et qu’il a respecté un rythme régulier. Et cela jusqu’au bout, puisqu’il a passé le cap des 275 km, synonyme de record d’Asie en 23h05’. De la sorte, il a cumulé 10,3 km au cours des 55 dernières minutes. Ce qui correspond à sa moyenne globale de 11,89 km/h.
 
Etes-vous son entraîneur ?
– Non. Il se prépare seul. Il possède la maturité et l’intelligence pour cela. Par contre, il me consulte souvent pour des conseils et Mr Hara souhaite que je planifie ses compétitions durant là saison à l’approche d’une échéance importante. Egalement, il tient à ce que je procède à un debriefing après chaque compétition. Dans le cadre de sa préparation, le 18 octobre, il a aligné un 100 km en 6h43’, le 16 novembre, il a fini le Marathon d’Istanbul en 2h30, et le 23 celui de Kyoto en 2h28. Donc, il pouvait affronter ce 24 heures.
 
Participera-t-il aux mondiaux 2015 prévu le 11 avril à Turin ?
– Evidemment. Et s’il réitère une performance similaire à 285 km, je pense cela pourrait suffire pour décrocher le titre.
 
Estimez-vous qu’il dispose du potentiel pour reléguer Kouros aux oubliettes ?
– C’est très compliqué. La première fois à l’exemple de Kouros il était passé aux 100 miles sous les 12 heures et ce fut un échec. A l’inverse, désormais je l’estime trop lent pendant cette phase, car un negativ split n’apparaît pas envisageable sur 24 heures. Bref, il va falloir essayer de trouver la juste mesure à se niveau, afin qu’il se rapproche des 300 km dans un premier temps. Tout va se résumer à cette problématique : lui permettre d’augmenter son kilométrage durant les 12, 13 premières heures de course, mais en étant moins rapide que le Grec, puis faire en sorte qu’il respecte une allure plus élevée que celle Yiannis dans le dernier tiers de l’effort. Bon, là on en est au stade de l’hypothèse. Reste à la confirmer. Or un 24 heures comporte toujours une part d’irrationnel.
 
Recueilli par Christophe Rochotte
 
 

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