Marathon de Boston – Au bonheur des dames….

Ce lundi, le marathon de Boston a retrouvé sa place habituelle au calendrier, après son annulation en 2020 et son édition 2021 décalée en octobre, au lendemain de celui de Chicago.
Chez les Hommes, la victoire est revenue au Kenyan Evans Chebet qui s’est imposé en 2h06’51, après s’être échappé du groupe de tête au 35e kilomètre. C’est la toute première fois qu’il remporte l’un des Majors. Il a devancé deux compatriotes, Lawrence Cherono (2h07’51) et Benson Kipruto (2h07’57).

Sur l’épreuve féminine, victoire kenyane également avec Peres Jepchirchir qui s’est imposée en 2h21’01, après sa victoire sur le marathon de New York en novembre dernier et sur les Jeux olympiques en août. Cette fois-ci, la victoire s’est décidée dans le dernier kilomètre, où elle était opposée à l’Éthiopienne Ababel Yeshaneh. Les deux femmes se sont échangées la première place à plusieurs reprises, avant que Peres Jepchirchir ne prenne le dessus dans les derniers 400 mètres pour s’imposer avec seulement 4 secondes d’avance sur son Ababel Yeshaneh qui a terminé en 2h21’05. La Kenyane Mary Ngugi a complété le podium en 2h21’32.
Boston, pionnier en matière de marathon au féminin
L’épreuve féminine fêtait d’ailleurs son 50e anniversaire cette année. Cette épreuve était la première de l’Histoire à s’ouvrir aux femmes sur la distance mythique, le 17 avril 1972.
Au siècle dernier, on considérait que la course à pied, et l’activité physique d’endurance pouvait être un danger pour la fertilité des femmes. Par exemple aux jeux olympiques, elles ne participent aux épreuves de 800 m que depuis 1960 (Rome), au 1 500 m depuis 1972 (Munich) et le marathon depuis 1984 (Los Angeles). Cependant, le combat des femmes afin d’obtenir l’autorisation de courir les 42,195 km que composent le marathon a débuté il y a plus de 50 ans, le 19 avril 1966. Cette année-là, Bobbi Gibb a été la première femme à parcourir le Marathon de Boston. Elle se cacha dans les buissons à proximité du départ, pour ensuite se glisser dans la foule et parcourir la course sans être inscrite, et termina la course en 3h21’40. En 1967, Kathrine Switzer, a également eu l’ambition de parcourir les 42,195 kilomètres. Elle décida de s’inscrire à la course sous le nom de K.V Switzer, et reçut alors le dossard n°161. Elle fût néanmoins rapidement repérée par un commissaire de course qui tenta de la sortir de la course. Grâce à l’intervention de son compagnon, Tom Miller, qui courait à ses côtés, elle put poursuivre la course et être la toute première femme, à officiellement, courir le marathon de Boston, après environ 4h20’ de course.
Les femmes, désormais une composante essentielle des pelotons des marathons
Il faudra néanmoins attendre le 17 avril 1972 pour que les femmes soient autorisées à participer à la course. Elles étaient alors 8 à s’être inscrites et Nina Kuscsik s’imposa en 3h10’26. Kathrine Switzer, a, quant à elle, grandement amélioré son temps (3h29’51) et Frances Morrison fut la dernière à franchir la ligne d’arrivée en 5h07’00. Elles avaient cependant montré que toutes étaient capables de courir 42,195 kilomètres ! Depuis, la part de femmes sur les marathons n’a cessé d’augmenter, et en 2018, elles représentaient désormais près de 50% des participants (14 000 sur 30 0000) !
Killian TANGUY