Actualité Trail

Et de trois pour Fabien Antolinos, vainqueur des Templiers en 2012 et de l’Endurance en 2013 ?

Partager
Poste Le 18 octobre 2014 par adminVO2

Après son abandon à l’UTMB pour son premier ultra de 160 bornes en août, le sociétaire de Décines Meyzieu Athlétisme va renouer avec la compétition à l’occasion de la Grande course des Templiers le 26 octobre prochain. Les Causses, un terrain de jeu sur lequel Fabien Antolinos brille particulièrement, puisqu’il s’était imposé en 2012 sur la Grande course, avant de récidiver l’an dernier sur l’Endurance trail, moins de trois semaines après avoir pris la 2e place aux France à Gap. Ce sera son ultime compétition en 2014, avant les Mondiaux 2015 (31 mai lors de la Maxi-Race), le « principal objectif du début de saison », et a priori de nouveau l’UTMB.

Comment vous sentez-vous physiquement après votre abandon à l’UTMB fin août ?

J’ai quand même accusé le coup physiologiquement. J’ai coupé quinze jours derrière et depuis, les sensations sont un peu aléatoires. Je suis dans un état physique plutôt irrégulier : il y a des jours où ça va très bien, et d’autres où ça ne vas pas du tout. Les quinze derniers jours avant les Templiers sont mis à profit pour faire du jus.

Comment analysez-vous votre défaillance à l’UTMB ?

Je l’analyse par l’accumulation d’un certain nombre de petits pépins. J’ai eu des soucis au niveau des pieds dès la première descente, au niveau matériel, au niveau de l’alimentation et de l’hydratation. J’ai cumulé un peu toutes les difficultés qu’on pouvait avoir sur un ultra. Cela a été positif dans le sens où j’ai retiré une grosse grosse expérience de ce premier grand ultra, qui j’espère me servira pour les années futures.

J’étais très bien physiquement, en grande forme et avec de bonnes jambes, et vraiment dedans psychologiquement avec la volonté de faire la course .Mais j’ai fait une hyperhydratation, ce qui est très rare. Cela a entraîné des problèmes cellulaires, voire même au niveau de la commande motrice, assez importants sur la fin. J’ai vu le médecin ensuite et il m’a dit que ce n’était pas étonnant que je mette beaucoup de temps pour m’en remettre, car j’avais été pas mal touché au niveau physio.

Ce n’est donc pas un problème d’entraînement et de préparation de l’UTMB en lui-même qui explique votre défaillance ?

Exactement. C’est plus une erreur en termes d’alimentation et d’hydratation sur un format sur lequel je ne suis pas habitué à courir. J’ai justement voulu éviter ces problèmes de manque d’eau, de manque en termes de sucre etc…mais je me suis hélas trop alimenté. Et d’après le médecin, les effets sont dévastateurs.

Oui, j’ai bu très régulièrement toutes les quantités que j’avais prévues sur moi. J’ai en plus bu sur les ravitaillements avec assistance, ainsi que de la soupe, parfois très salée, sur les petits ravitaillements. Il semble que l’on ait compris pourquoi j’ai eu une perte de force et ces problèmes moteurs autour du 115e kilomètre.

« Je peux très bien gagner les Templiers, comme je peux faire 5e, 10e ou ne pas terminer car c’est une journée sans »

Les Templiers étaient inscrits au programme depuis longtemps ?

Oui. Je m’étais dit que je ne ferai pas les championnats de France (il avait terminé 2e en 2013 derrière Sébastien Spehler, ndlr) car ils étaient trop rapprochés par rapport à l’UTMB. Les Templiers, c’est la belle course de fin de saison en France. Je m’étais dit que c’était l’occasion de refaire une belle course si j’avais les moyens physiques, avant de passer à la saison suivante.

Quels vont être vos ambitions, sachant que vous avez gagné la Grande course en 2012 etl’Endurance Trail l’an passé ?

C’est faire du mieux possible. La forme est un peu en dent de scie. J’espère que je vais être sur le haut de la courbe. Les Templiers ne sont pas à proprement parlé un objectif de saison. C’était plus pour la terminer. Il y a les gens qui arrivent fatigués par la saison, d’autres qui se sont préparés que pour ça, et je ne connais pas tout les Européens ou Américains au départ. C’est très difficile dans ces conditions là de se donner un objectif. Je peux très bien gagner les Templiers, comme je peux faire 5e, 10e ou ne pas terminer car c’est une journée sans.

« C’est intéressant d’avoir des courses comme ça en France, car il y a de la bagarre »

Justement, le match « France against the World » * constitue t-il une motivation supplémentaire avec cette grosse concurrence qui se profile ?

Oui, oui. On a un peu l’habitude car il y a toujours du monde aux Templiers, avec des Français qui figurent parmi les meilleurs Mondiaux sur ce type de format, des étrangers –peut-être en quantité moindre par rapport à cette année- qui viennent. C’est intéressant d’avoir des courses comme ça en France, car il y a de la concurrence, de la bagarre.

L’an dernier, vous aviez dit à l’issue de l’Endurance que vous auriez « un petit pincement au cœur » en suivant les 70 km en tant que spectateur. Vous allez donc de nouveau vibrer !?

Complètement. Je me suis relevé de bonne heure le dimanche matin pour voir le départ. Les feux de Bengale, la musique, le départ de la Grande course, c’est quand même quelque chose. Je trouve que ça n’a pas le même piquant et la même saveur que les autres courses proposées, même si toutes les autres courses sont valables selon le niveau des gens. Mais ce n’est pas la même ambiance, la même bagarre : la Grande course, c’est quand même un cran au-dessus.

Quels sont vos conditions d’entraînement ?

Depuis des années, je me fais mes plans d’entraînement. Depuis cette année, j’ai un suivi au niveau de la variété de la fréquence cardiaque avec Pascal Balducci. Je lui envoie des relevés cardiaques pour voir un peu où sont les pics de forme, les moments de fatigue, essayer de rationnaliser un peu plus un entraînement qui se faisait davantage de manière empirique et sans support technologique.

Je suis athlète depuis 1996. J’ai lu pas mal, posé des questions, essayé pas mal de choses sur moi. Je coache également un groupe d’entraînement sur Décines-Meyzieu (route et trail). Ça me permet aussi de garder le lien avec la piste et la vitesse.

Pascal est plus à la pointe que moi et cela permet de se rassurer à un moment sur certains plans d’entraînement. Parfois on peut-être trop indulgent ou trop dur, et c’est bien d’avoir un regard extérieur. Oui, c’est un moyen de découvrir un peu autre chose. Il me donne certains conseils, on revoit parfois la programmation mais on voit beaucoup de choses de la même manière.

* le Team France est composé de Fabien Antolinos, Maxime Cazajous, Sylvain Court (champion de France 2014), Nicolas Martin et Sébastien Spehler.

X